Pourquoi suivons-nous sur les réseaux sociaux des personnes qu’on déteste ?

La psychologue Erin Vogel compare cette tendance à notre attirance pour les films d'horreur.

Les réseaux sociaux servent notamment à garder contact avec ses proches et à regarder des profils de personnes qu’on admire ou qu’on trouve intéressantes. Mais certain·es internautes aiment aussi médire et juger les autres. Pourquoi continuons-nous à suivre sur Twitter, Facebook et autres Instagram des gens qu’on ne peut pas supporter ?

Selon la psychologue Pam Rutledge, nous sommes naturellement attiré·es à l’idée de connaître la vie des autres, même celle d’individus que nous n’aimons pas. Toutefois, lorsqu’une obsession se crée à l’égard de quelqu’un, il est probablement temps de se questionner sur la cause qui nous pousse à épier l’activité de cette personne.

Si le désir de regarder en ligne des choses qui nous énervent peut sembler contre-intuitif, il s’agit pourtant d’une façon normale de sortir de l’ennui. Alors que nous pouvons contrôler la façon dont nous passons notre temps sur les réseaux sociaux, il est plus difficile de maîtriser nos interactions sociales dans la vraie vie. Il est par exemple impossible de prévoir que nous rencontrerons quelqu’un qu’on n’aime pas à une fête ou qu’un cousin ennuyeux nous tiendra la jambe pendant un dîner de famille. Au contraire, l’espace en ligne permet de nous déconnecter lorsqu’un individu nous irrite.

 

La psychologue Erin Vogel compare le fait de suivre sur les réseaux sociaux des personnes qu’on n’aime pas à notre attrait pour les films d’horreur. «Regarder un film d’horreur peut être divertissant, même si avoir peur est une sensation déplaisante, explique-t-elle. Les réseaux sociaux nous permettent de regarder la vie des autres comme si elle était un film.»

Les réseaux sociaux ont la capacité de nous donner l’impression que nous sommes connecté·es aux autres, malgré la distance physique. Pour Erin Vogel, regarder ce que postent des individus que nous n’aimons pas entretient une sensation de proximité avec eux. «Connaître davantage celles et ceux qu’on déteste peut être satisfaisant, si nous apprenons des informations qui confirment que nous avions raison de ne pas les aimer.»

 

L’envie de se comparer

 

En suivant des personnes que l’on déteste, il y a souvent un désir de se comparer, ce qui permet parfois de nous rassurer. Pour Pam Rutledge, «regarder les personnes que nous n’aimons pas ou ne respectons pas et essayer d’identifier nos différences permet de consolider notre propre identité et système de valeurs». Néanmoins, cela peut devenir nocif si l’on perçoit le succès des autres comme une preuve de notre médiocrité.

Afin de comprendre à quel point notre tendance à regarder le profil des autres nous affecte, Pam Rutledge suggère de tenir un journal et d’y noter la fréquence à laquelle nous nous rendons sur leurs comptes. La psychologue conseille également de se demander la cause de cette recherche et les sentiments qui en découlent. Si cet acte est perçu comme positif, il n’y a pas de quoi s’inquiéter. En revanche, Pam Rutledge recommande de trouver une autre activité si celle-ci sape notre moral.

Repéré par Léah Boukobza

Repéré sur Vice.com

Source :Slate

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