Le Crédit Suisse, poursuivi par les affaires d’espionnage

La banque pourrait avoir espionné davantage d'employés qu'elle ne l'a reconnu jusqu'à présent, lorsque le directeur général Tidjane Thiam était encore en poste.

L’Autorité fédérale de surveillance des marchés financiers (FINMA) a ouvert ce mercredi une enquête sur le scandale d’espionnage, qui colle à la réputation du Crédit Suisse depuis près de deux ans maintenant. La gouvernance et la culture de la banque devraient être examinées, afin de déterminer comment d’anciens membres du conseil d’administration ont pu être espionnés, et si cela est dû à des défaillances du contrôle de gestion mis en place par la boîte.

L’affaire avait éclaté l’année dernière, alors que deux hauts responsables, Iqbal Khan, l’ancien directeur de la gestion de fortune, sur le départ pour rejoindre la banque rivale UBS, et Peter Goerke, l’ancien directeur des ressources humaines, avaient été victimes d’espionnage par le Crédit Suisse.

Le directeur général de la banque, Tidjane Thiam, avait été poussé vers la sortie, et finalement remplacé en février 2020 par Thomas Gottstein, dans l’espoir d’apaiser les tensions.

 

Espionnage de hauts responsables

 

Une enquête publiée ce samedi par le SonntagsZeitung révèle qu’il y aurait eu au moins deux autres cas d’espionnage, en plus de ceux reconnus par le Crédit Suisse jusqu’à présent.

L’un concernerait un employé basé en Asie, qui aurait formulé des menaces envers certains de ses collègues; l’autre impliquerait l’ancien directeur général de la banque d’investissement, Gaël de Boissard, alors basé aux États-Unis, ainsi qu’une employée avec qui il aurait eu une relation. En 2015, Thiam avait démis Boissard de son poste, et les deux hommes s’étaient mutuellement accusés de mauvaise gestion.

Le Crédit Suisse a refusé de commenter ces nouvelles accusations d’espionnage, s’en tenant aux affaires précédemment mentionnées dans la presse.

La surveillance en tant que telle n’est pas illégale, aussi le rôle de la FINMA sera de déterminer si les décisions relatives aux différentes filatures du personnel ont été approuvées par des dirigeants habilités, et si elles ont été correctement documentées. Elle étudiera également le coût de ces opérations de surveillance.

Repéré par Léa Polverini

Repéré sur Reuters, SonntagsZeitung

Source : Slate

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