La révolte cette fin de semaine des paysans de la cuvette de Karawlatt dans la localité de Dar El Barka au sud du pays propulse sur la scène nationale l’accaparement des terres de la vallée par les investisseurs étrangers et notamment arabes. Un héritage de Ould Aziz que le président Ould Ghazouani semble ne pas remettre en cause depuis son arrivée au pouvoir.
L’accaparement des terres du Sud c’est une des marques de fabrique du pouvoir de l’ancien président Ould Aziz. Pendant plus de 10 ans il n’a cessé d’attribuer des terres de la vallée aux investisseurs étrangers. Parmi les localités convoitées figure en bonne place la cuvette de Karawatt dans la localité de Dar El Barka au sud du pays dont les habitants se battent depuis 94 contre l’octroi de 3200 hectares à l’Autorité Arabe pour l’Investissement et le Développement Agricole.
Le refus de céder au marchandage de leurs terres ancestrales s’est traduit pendant plusieurs années par des affrontements souvent violents avec les forces de l’ordre. Cette résistance avait commencé à porter ses fruits jusqu’au moment où cette fin de semaine des conducteurs d’engins de l’Autorité arabe ont reçu l’ordre d’abattre les arbres végétant la cuvette. Le bilan des échauffourées entre les paysans et la police a fait un blessé grave.
Le calme semble revenu mais les paysans n’abandonnent pas leurs terres et ils sont déterminés à faire sauter le verrou de toutes les conventions de protection de l’environnement et l’arsenal juridique sur l’attribution des terres. Les observateurs sont surpris que le président Ould Ghazouani ne cherche pas à faire la lumière sur cette question épineuse du foncier dans la vallée avant d’envoyer des forces de l’ordre.
Cherif Kane
Coordinateur journaliste
(Reçu à Kassataya.com le 24 août 2020
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