Ould Ghazouani et Ould Aziz deux anciens généraux de l’armée dont le destin est lié jusqu’au moment où le premier succède au deuxième au palais de Nouakchott après deux mandats. Un lourd héritage que le nouveau président Ould Ghazouani tente de porter avec sa majorité qui s’est lancée dans une commission d’enquête parlementaire pour faire la lumière sur une décennie de gabegie et de corruption.
Une commission d’enquête parlementaire qui semble buter sur la constitution de la haute cour de justice pour des raisons techniques liées au calendrier de mise en œuvre de la haute cour de justice. La plénière de la conférence des présidents de l’assemblée nationale le 27 juillet prochain ouvre des perspectives de renouvellement de ses membres. C’est dans ce contexte un peu confus que la commission d’enquête parlementaire est appelée à aller jusqu’où bout pour rendre son rapport avant la fin de la session parlementaire le 31 juillet prochain.
Des conclusions attendues par les observateurs et par les mauritaniens sur la mauvaise gestion du pays par l’ancien président et ses gouvernements respectifs. Des ministres en activité seraient impliqués dans plusieurs scandales financiers et fonciers de cet ancien régime. Aujourd’hui cette situation d’ancien président traqué par une commission d’enquête parlementaire replonge les mauritaniens dans le passé. L’histoire retiendra que le putschiste général Ould Aziz en 2008 sous la bénédiction de son ami général Ould Ghazouani avait enclenché une commission d’enquête parlementaire sur la gabegie du président déchu Sidi Ould Cheikh Abdallahi et son épouse. Une fois élu en 2009 le président Aziz classe les dossiers.
Une décennie après c’est lui qui pourrait être poursuivi par la haute cour de justice pour haute trahison après avoir contribué pourtant à l’alternance militaire en choisissant Ould Ghazouani comme son dauphin contre vents et marées. Le nouveau président et l’ancien président sont ainsi rattrapés par l’histoire. Les mauritaniens attendent maintenant la fin de l’impunité qui fait rage dans le pays depuis des décennies.
Cherif Kane
Coordinateur journaliste
(Reçu à Kassataya.com le 17 juillet 2020)
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