France – Coronavirus : ce que l’on a le droit de faire depuis ce mardi 24 mars

Le confinement se renforce encore un peu plus afin d'essayer de diminuer le nombre de malades du Covid-19 en France.

CORONAVIRUS – Sortir son chien ? Faire son marché ? Faire un jogging ? Depuis ce mardi 24 mars, la France est entrée dans une période de confinement renforcé pour lutter contre la pandémie de coronavirus. Et le quotidien de tout un chacun s’en trouve forcément bouleversé.

Dans son allocution du lundi 16 mars, Emmanuel Macron avait déjà annoncé une limitation des déplacements “pour 15 jours” au moins. “Toute infraction à ces règles sera sanctionnée”, avait alors prévenu le Président de la République.

Dans la foulée, le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner a détaillé les situations dans lesquelles les Français avaient ou non le droit de sortir de chez eux. Dans tous les cas, toute personne sortant de son domicile doit être en possession d’une déclaration sur l’honneur précisant la raison de son déplacement, sans quoi elle est passible d’une amende de 135 euros et non plus 38. En effet, le décret qui instaure une amende forfaitaire de 135 euros portée à 375 euros avec la majoration est entré en vigueur depuis mercredi 18 mars.

Chaque jour, de nouvelles précisions sont données sur les modalités du confinement. Édouard Philippe en notamment ajouté plusieurs au JT de 20H de TF1 ce lundi 23 mars. Pour y voir plus clair, Le HuffPost a donc réalisé le mode d’emploi ci-dessous. Celui d’une France qui se calfeutre face au coronavirus, “la plus grave crise sanitaire que le pays ait connue depuis un siècle”, selon les mots d’Emmanuel Macron.

Ce que nous avons le droit de faire

  • Faire des courses alimentaires

Les supermarchés et épiceries considérés comme “utiles à la vie de la nation” seront ouverts et les Français pourront s’y rendre pour se fournir en produits alimentaires. Le gouvernement a écarté tout risque de pénurie et l’approvisionnement des magasins en produits alimentaires et de premières nécessités seront “garantis dans les jours et les semaines à venir”, avait déjà indiqué Bruno Le Maire. Désormais, les boulangeries ont le droit d’ouvrir 7 jours sur 7 mais les marchés de plein air sont fermés, sauf dérogation préfectorale.

  • Aller à son travail (si aucune autre solution de repli n’est possible)

L’exécutif a vivement encouragé le recours au télétravail. Toutefois, si cette solution alternative n’est pas possible et “lorsque ces déplacements sont indispensables pour des activités ne pouvant être interrompues, ni organisées sous forme de télétravail”, les déplacements seront “tolérés” pour aller travailler. Il faudra néanmoins une attestation sur l’honneur.

  • Sortir son chien

Oui, là encore c’est possible. Ce déplacement devra être bref, ”à proximité du domicile”, et là encore, il faudra se munir de la fameuse déclaration sur l’honneur.

″Ça doit être dans un rayon d’un km de chez soi au maximum, pour une heure, et évidemment tout seul, et une fois par jour”, a détaillé le Premier ministre ce lundi. Mais le décret paru ce mardi semble plus souple. Il autorise notamment de fractionner ses sorties, tout en restant dans les limites d’une heure.

Il “faudra dater et donner l’horaire” de sortie sur l’attestation de déplacement dérogatoire que tout Français doit porter sur lui lorsqu’il sort de son domicile.

  • Aller dans une pharmacie

Elles aussi catégorisées comme “utiles à la vie de la nation”, les pharmacies seront ouvertes et les déplacements pour s’y rendre autorisés.

 

  • Acheter sa pilule contraceptive malgré une ordonnance périmée 

Pendant la période de confinement, une femme peut toujours avoir accès à ce moyen contraceptif en se rendant à la pharmacie même avec une ancienne ordonnance. Dans un communiqué diffusé par Marlène Schiappa, il est bien précisé que “les pharmaciens sont autorisés à délivrer la pilule contraceptive aux femmes dans l’impossibilité de faire renouveler leur ordonnance, sur simple présentation de leur ancienne ordonnance”.

De même, comme l’a rappelé le ministre des Solidarités et de la Santé, Olivier Véran, les pharmacies accepteront “jusqu’au 31 mai 2020” les ordonnances périmées “dans le cas d’un traitement chronique”.

  • Faire du jogging

À condition de le faire seul(e) et “autour de votre domicile”, c’est également autorisé. Attention toutefois de ne pas vous éloigner et de rester dans un périmètre d’un pâté de maisons afin de ne pas écoper d’une amende. En revanche, oubliez l’idée d’un footing à travers la ville ou la campagne avec vos amis, c’est non.

Comme pour promener ses enfants ou son chien, ”ça doit être dans un rayon d’un km de chez soi au maximum, pour une heure, et évidemment tout seul, et une fois par jour” avec la date et l’horaire précisés sur l’attestation de déplacement dérogatoire.

  • Se déplacer pour la garde de ses enfants

Les parents séparés pourront se déplacer pour récupérer leurs enfants. “Il faut que les cellules familiales puissent rester constituées”, selon la porte-parole du gouvernement Sibeth Ndiaye. Les enfants de couples séparés en garde alternée pourront passer d’un parent à l’autre suivant les règles de cette garde alternée.

Les parents devant garder des enfants de moins de 16 ans et ne pouvant recourir au télétravail ont droit à un arrêt maladie avec indemnités journalières dès le premier jour. Muriel Pénicaud, la ministre du Travail a confirmé la chose dès le 12 mars sur LCI.

  • Se déplacer pour soutenir les personnes vulnérables

Il est évidemment recommandé d’éviter les contacts avec les personnes les plus fragiles, dont les personnes âgées. Toutefois, le ministre de l’Intérieur a autorisé les déplacements pour “assister les personnes vulnérables” et “pour venir en aide à un proche dépendant”.

  •  Enterrer ses proches “en petit comité”

“Nous aurons à préciser ce qu’il en est pour les cérémonies funéraires”, a indiqué Sibeth Ndiaye. “À ce stade”, elles ne sont pas interdites, “mais il  faut que tout le monde soit raisonnable et le fasse dans une configuration qui soit la plus restreinte possible”. Toutefois, lors de son passage au JT de 20H sur France 2, Édouard Philippe, interrogé par une téléspectatrice se demandant si elle pouvait se rendre aux obsèques d’un de ses amis, a répondu par la négative.

Le Premier ministre a reconnu que sa réponse allait être “terrible à entendre” avant d’expliquer qu’il se devait “d’être à la hauteur des fonctions qu’(il) occupe et donc répondre ‘non’”.

Ce que l’on ne peut pas faire

 

  • Aller dans un parc

Les images des Français dans les parcs dimanche ont choqué et le président de la République y a fait allusion dans son discours. Ces déplacements sont désormais interdits. À Paris, les parcs et jardins ont d’ailleurs été fermés.

 

  • Se rendre chez des amis

Il va falloir apprendre à s’occuper seul. Les déplacements pour se rendre chez des amis sont interdits à compter de mardi, tout comme les déjeuners en famille ou entre amis.

  • Sortir le soir dans certaines villes

 Décidées par les préfectures ou les communes, souvent pour une période allant de 20-22H00 le soir jusqu’à 5-6H00 le lendemain matin, les mesures de couvre-feu concernent essentiellement des villes du sud de la France ou du nord-est, l’une des régions les plus touchées par l’épidémie.

  • Jouer au foot

Le ministre de l’Intérieur a précisément cité cet exemple. Les rassemblements sont désormais interdits, y compris pour constituer une équipe de foot. “On pourra prendre l’air oui mais certainement pas jouer un match de foot”, a déclaré Christophe Castaner.

 

  • Aller à la piscine, au cinéma, à l’opéra…

Ces mesures sont entrées en vigueur avec leur parution dimanche 15 mars au Journal officiel: les cinémas, centres commerciaux, bibliothèques, salles de spectacles, musées et établissements sportifs ferment boutique jusqu’au 15 avril.

  • Faire son marché à ciel ouvert sauf si…

Philippe a annoncé lundi 23 mars sa décision de “fermer les marchés ouverts”. “Mais il sera permis aux préfets sur avis des maires de déroger cette interdiction” lorsque le marché, dans certains villages, est “le seul (moyen) parfois” d’avoir “accès à des produits frais”.

“Je signe le décret ce soir, il sera donc applicable demain” mardi, a insisté le Premier ministre qui ne veut pas généraliser le couvre-feu, déjà en vigueur dans certaines communes, ”à l’échelle de tout le pays”.

 

  • Manger au restaurant, aller dans des bars

Les restaurants ont fermé leurs portes samedi 14 mars à minuit, tout comme les bars, brasseries, cafés et discothèques, “jusqu’à nouvel ordre”.

“Nous avons vu trop de gens dans les cafés et les restaurants. Pour quelques semaines, ce n’est pas ce que nous devons faire” a exhorté le Premier ministre Édouard Philippe samedi 14 mars, annonçant la fermeture des établissements. “Je le dis avec gravité nous devons tous ensemble montrer plus de discipline dans l’application de ces mesures”.

  • Aller en cours

Écoles, collèges, lycées et universités du pays ferment lundi, au moins jusqu’aux vacances de printemps, ce qui concerne plus de 12 millions d’élèves et 2,6 millions d’étudiants.

Cependant, les étudiants ne sont pas en vacances pour autant. Trois à quatre heures d’enseignement par jour -exercices en ligne, “classe virtuelle” en visioconférence- doivent leur être proposées.

  • Passer des concours

Les concours qui devaient se tenir dans l’enseignement supérieur durant les trois prochaines semaines sont reportés, tant pour accéder aux grandes écoles (Polytechnique, HEC, CentraleSupelec…) que pour l’Éducation nationale (agrégations et Capes).

Les concours postbac (pour certaines écoles de commerce, d’ingénieur, des instituts d’études politiques…), seront remplacés par des examens des dossiers, dans le calendrier de Parcoursup.

  •  Acheter du paracétamol en gros et en ligne 

 Depuis mercredi 18 mars, il n’est désormais plus possible d’acheter du paracétamol sur internet. En pharmacie, le nombre de boîtes est limité à une boîte par personne sans symptôme ou deux boîtes en cas de fièvre ou douleurs. Ces mesures s’appliquent aux boîtes de 500 mg et de 1000 mg. L’Agence du médicament (ANSM) s’inquiète en effet des risques de “stockage inutile” au détriment de ceux qui en ont besoin.

 

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Source : Le Huffpost

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