France- Afrique : la reforme du FCFA dans le viseur du Nigeria

Au lendemain de la décision française de mettre fin au FCFA des 8 pays de l’UMOA, le puissant Nigeria émet des réserves sur cette reforme monétaire que Paris considère ambitieuse. Abuja pose des préalables pour l’adhésion à l’ECO. Parmi les conditions principales figurent en bonne place l’absence d’intermédiaire dans la convertibilité entre l’Eco l’Euro et le dollar et la convertibilité dans toutes les monnaies du monde.

Cette prudence observée par le Nigeria a pour effet de nourrir des réflexions au sein de la CEDEAO pour le passage des à l’ECO des 2020. Abuja met en évidence la souveraineté de la nouvelle monnaie condition si ne qua non de l’indépendance monétaire des 15 pays africains. L’heure de vérité a sonne pour le Benin,le Burkina Faso, la Guinée Bissau, la Cote d’Ivoire, le Niger, le Mali, le Senegal et le Togo qui tournent une page de leur longue histoire avec la France depuis la création du Franc des colonies d’Afrique en 45 en passant par la communauté financière africaine au moment des indépendances en 60.

C’est un symbole qui s’en va mais le cordon ombilical n’est pas coupé dans la mesure où la France garantit l’ECO avec un arrimage à l Euro. C’est l’une des conditions nigérianes la convertibilité entre la nouvelle monnaie africaine, l’Euro et le dollar et toutes les monnaies du monde. La tête de la locomotive de la CEDEAO puissance économique africaine est consciente que l’indépendance économique est la clé de l’indépendance politique.

L’Eco est appelée à être gérée entièrement par les pays membres et imprimée en Afrique et non en France. Deux autres conditions du Nigeria qui heurtent la volonté politique française de mettre fin aux réserves de change des 8 pays concernés longtemps considérées comme le talon d’Achille de toute reforme.Toutes les contradictions ne sont pas ainsi résolues sur la garantie de l’Eco. Les réticences nigérianes sont bien fondées.

 L’adhésion a l’Eco est une œuvre de longue haleine qui passe par d’abord la bonne gouvernance avec la maîtrise des déficits publics qui ne doivent pas dépassé plus 70 pour cent du PIB. Seul le Togo est bon élève. 2020 parait très court.Cette précipitation fait courir un risque d’échec qui n’arrangera en fait que la France derrière cette manœuvre réformatrice.

Cherif Kane

Coordinateur journaliste

(Reçu à Kassataya 27 décembre 2019)

 

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