Mauritanie : Nouakchott aux allures d’une capitale multirisque

En attendant les pluies diluviennes, le nouveau gouvernement de Ould Cheikh Sidya prend les devants pour tenter de combler le retard de la capitale en matière d’assainissement en créant un comité interministériel qui s’est réuni cette fin de semaine. En outre, il devra apporter des solutions urgentes aux ordures ménagères disséminées partout à Nouakchott.

Le moins qu’on puisse dire les risques sont nombreux pour les mauritaniens qui attendent  l’hivernage. A l’intérieur du pays comme à Nouakchott, les habitants redoutent cet épisode malgré les habitudes déjà ancrées dans les esprits. C’est la capitale qui focalise l’attention des observateurs au moment où un comité interministériel s’est penché cette fin de semaine sur l’accélération du programme sur l’assainissement du pays. C’est le problème numéro un d’une capitale de 500 habitants en 1960 qui est passée à plus de 800000 en 2008. Ce surpeuplement a entraîné la prolifération de bidonvilles ou Gasras et de quartiers précaires ou périphériques où sont concentrées les populations les plus vulnérables. Parmi elles les Hraratines représentant aujourd’hui près de 40 pour cent et les afro-mauritaniens près de 20 pour cent.

Ajouter à cela les étrangers essentiellement ouest-africains en particulier des sénégalais. Il s’agit pour le nouveau gouvernement de répondre aux besoins de ces populations en matière d’eau potable, de transport, de logement, d’écoles et d’infrastructures sanitaires. Nul doute que c’est dans ces quartiers où les problèmes d’évacuation des eaux usées se font plus sentir. L’accélération des travaux pour moderniser le réseau d’assainissement et les stations de traitement, est une nécessité surtout à la veille de l’arrivée des pluies synonyme de calvaire pour les citoyens.

Le plus gros risque est d’ordre sanitaire. Les eaux stagnantes entraînent des maladies diarrhéiques et favorisent la prolifération de moustiques vecteurs du paludisme. L’autre risque sanitaire réside depuis des semaines dans les ordures ménagères disséminées dans la capitale. L’absence de réactions des services dans ce domaine est inquiétante. Il s’agit d’un véritable casse-tête pour les communes et pour l’Etat qui accorde peu d’importance à la gestion des déchets. Le nouveau gouvernement est appelé à la rescousse. C’est la propreté de la capitale qui est en jeu. Et également les citoyens sont interpellés pour le respect de l’environnement qui passe par une éducation écologique.

Cherif Kane

Coordinateur journaliste

 

 

(Reçu à Kassataya le 18  août 2019)

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