Sénégal : le scandale des dirigeants qui se soignent à l’étranger sur les deniers publics

Estimée à près de sept millions d’euros, la prise en charge annuelle des frais de santé à l’étranger accordée aux commis de l’État fait scandale au Sénégal. Une facture salée payée par le contribuable alors que celui-ci n’a droit dans son pays qu’à un accès aux soins très limité.

Ce problème n’est pas nouveau en Afrique, mais il persiste. Alors que l’écrasante majorité de la population, pauvre, ne peut se soigner correctement, les dignitaires des pays utilisent les fonds publics pour accéder aux soins dans des cliniques et hôpitaux en Occident et au Maghreb.

Le quotidien sénégalais Wal Fadjri dénonce cette pratique bien ancrée dans ce pays d’Afrique de l’Ouest, où les dirigeants s’offrent des billets d’avion vers l’Europe au lieu d’investir massivement pour développer les structures médicales locales.

La Tunisie et le Maroc plutôt que la France

 

Chaque année, quarante à cinquante agents sont pris en charge par le Trésor public, pour la bagatelle de 4,7 milliards de francs CFA [sept millions d’euros]”, rapporte le quotidien qui cite une source anonyme au ministère de la Fonction publique.

Cette somme comporte les frais de transport, l’hospitalisation y compris la nourriture, en plus de la prise en charge médicale. S’il s’agit d’une haute autorité, la somme est presque doublée”, révèle Wal Fadjri.

La Tunisie et le Maroc sont les destinations de plus en plus préférées à la France, où le coût est plus important, environ 3 000 euros par jour d’après un professionnel de la santé cité par le journal sénégalais.

Ras-le-bol des hôpitaux hexagonaux

 

À tel point que le gouvernement cumule de nombreuses dettes auprès des hôpitaux de l’Hexagone. “C’était des milliards de francs CFA que l’État ne parvenait pas à honorer. Les hôpitaux français ont mis fin à la collaboration parce que le Sénégal n’arrivait plus à payer cette dette”, dévoile une autre source médicale à Wal Fadjri.

En exigeant de l’État sénégalais des garanties financières très lourdes, avant tout déplacement médical, la France a réglé le problème [de risque de non-paiement] pour ses structures hospitalières.”

Wal Fadjri – Dakar

Source : Courrier international

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