Des hommes politiques américains refusent d’être interviewés par une femme

Robert Foster et Bill Waller, candidats au poste de gouverneur du Mississippi, ne veulent pas se retrouver seuls avec une journaliste, notamment sous prétexte de respect de leur foi chrétienne.

Robert Foster, un candidat républicain au poste de gouverneur de l’État du Mississippi, a fait parler de lui récemment après avoir refusé que la journaliste Larrison Campbell ne couvre sa campagne. En effet, cela aurait impliqué que la reporter passe une journée à le suivre lors de ses déplacements de campagne, et ils se seraient potentiellement retrouvés seuls à certains moments.

Une situation inacceptable pour Robert Foster, qui est chrétien conservateur. Il a en effet expliqué à la radio locale: «Les autres candidats ont été accompagnés par des journalistes hommes, ce qui est une situation un peu différente […] Il y aurait eu de nombreuses occasions de se retrouver dans des situations gênantes que je voulais éviter.»

Le seul compromis proposé par l’équipe de Foster était que Larrison Campbell soit accompagnée par un collègue masculin, car le candidat voulait éviter que la présence d’une femme à ses côtés ne génère des ragots. Il a aussi cité le mouvement #metoo, expliquant que «dans dix ou quinze ans, quelqu’un pourrait m’accuser d’agression et je n’ai aucun témoin pour me protéger.»

«Sexisme» et «valeurs chrétiennes»

De nombreux médias ont qualifié la décision de sexiste et Foster a répliqué ainsi:

«Comme je l’avais anticipé, la gauche a perdu la tête juste parce que j’ai choisi de ne pas être seul avec une autre femme. Ils ne peuvent pas comprendre que même en 2019, certaines personnes accordent encore de la valeur à leur relation avec leur épouse et qu’ils respectent leur foi chrétienne.»

Une semaine après, un autre candidat républicain au poste de gouverneur du Mississippi, Bill Waller, a lui aussi expliqué qu’il était «de bon sens» de refuser d’être seul avec une femme qui n’est pas son épouse. «Je pense que de nos jours, les apparences sont importantes, et la transparence est importante.»

Cette règle, inspirée par le pasteur Billy Graham, est aussi suivie par le vice-président américain Mike Pence. En 2016, un journal de l’Indiana, dont il était gouverneur, résumait son approche:

«Pendant ses douze ans au Congrès, Pence avait des règles pour éviter les tentations d’infidélité, ou même les rumeurs d’inconvenance. Parmi ses règles: il exigeait que les assistants qui travaillaient tard à ses côtés soient des hommes, il ne dînait jamais seul avec une femme autre que la sienne, et n’allait pas à une soirée où de l’alcool est servi si Karen n’était pas là.»

Repéré par Claire Levenson

Repéré sur Washington Post

Source : Slate

Diffusion partielle ou totale interdite sans la mention : Source : www.kassataya.com

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page