Au Sénégal, le sortant Macky Sall crie-t-il victoire trop vite  ?

Après la clôture des votes dimanche, le camp du chef de l’État a assuré avoir remporté la présidentielle dès le premier tour. Une annonce contestée par ses rivaux. Macky Sall tente de faire le “forcing”, raconte la Revue de presse Afrique de RFI.

C’est un “hold-up rampant !”, s’exclame Seneplus, en réaction à l’annonce dès dimanche soir par le Premier ministre sénégalais Mahammed Boun Abdallah Dionne, que le président sortant Macky Sall avait gagné la présidentielle au premier tour avec “au moins un taux de 57 %”.

“Alors que le dépouillement des résultats n’est pas achevé, au nom de quelle vérité et légitimité, le Premier ministre s’autorise-t-il des verdicts qui ne relèvent absolument pas de ses compétences ?”, s’interroge le site.

Un “silence de cimetière”

 

“Une déclaration aux relents de forcing”, renchérit Walf, “seulement, cette déclaration n’a enthousiasmé personne”, estime le quotidien sénégalais. Les soutiens du candidat Sall “n’ont manifesté aucune joie. Bien au contraire, un silence de cimetière a accueilli l’annonce de sa ‘victoire’ qui reste encore à démontrer.”

Une du quotidien sénégalais Enquête du 25 février 2019,

 

En tout cas, selon des résultats partiels annoncés par les uns et les autres, Macky Sall serait en tête du scrutin, suivi, au coude-à-coude, des deux opposants, l’ex-Premier ministre Idrissa Seck et le député “anti-système” Ousmane Sonko.

Les résultats officiels doivent être proclamés au plus tard vendredi à minuit. Un éventuel second tour se tiendrait vraisemblablement le 24 mars.

Un vote de “mécontentement”

Pour Dakar Actu [qui tire déjà des conclusions alors que les résultats n’ont pas été annoncés], “le vainqueur (probable) Macky Sall est aussi esquinté que les vaincus […] car les bons et honorables scores obtenus par Idrissa Seck et par Ousmane Sonko en disent long.”

“Le message chiffré des votants exprime rageusement un mécontentement, estime Dakar Actu, et reflète agressivement une baisse drastique de la popularité du président sortant à l’échelle du pays. Une réalité que Macky Sall doit affronter avec les yeux et le cerveau.”

Ce scrutin devra amorcer un tournant dans la gouvernance en cours depuis son élection en 2012.”

Dans la presse de la sous-région, on scrute avec attention cette présidentielle…

Vers un contentieux électoral ?

 

Le Djély n’est guère optimiste : “en lieu et place du traditionnel coup de fil du perdant pour féliciter le vainqueur, c’est plutôt le schéma d’un contentieux électoral qui se dessine”.

“Sans attendre de savoir ce qui peut en résulter, on a déjà tous les signes d’un recul”, estime le site guinéen, “c’est un recul par rapport à une image qui a longtemps fait de nos voisins sénégalais une référence sous-régionale et au-delà” en matière de démocratie.

Enfin L’Observateur Paalga au Burkina Faso s’interroge : “Macky Sall et sa coalition feront-ils le ‘coup K.O’ ? C’est-à-dire une victoire dès le premier tour ?”

“Il vaudrait mieux pour le président sortant qu’il en soit ainsi”, juge le quotidien de Ouagadougou :

car on n’a pas besoin d’être devin pour comprendre qu’un second tour serait très risqué pour lui”. Confronté à une probable alliance de ses opposants dans un ‘tout sauf Macky Sall’, il pourrait alors mordre la poussière.”

Source : RFI

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