Venezuela : Après le rejet de l’ultimatum, plusieurs États européens reconnaissent Juan Guaidó

Plusieurs pays de l’Union européenne avaient donné jusqu’à dimanche au président vénézuélien pour annoncer une nouvelle élection sous peine de reconnaître Juan Guaidó comme “président par intérim”. Ce lundi 4 février, la France et l’Espagne ont reconnu la légitimité du leader de l’opposition. D’autres États devraient suivre dans la journée.

Exiger l’organisation d’une nouvelle élection présidentielle au Venezuela, “c’est comme si je forçais l’Union européenne à reconnaître la république de Catalogne”. Dimanche soir, dans un entretien accordé à la chaîne de télévision espagnole La Sexta, le président vénézuélien, Nicolás Maduro, a opposé une fin de non-recevoir à l’UE.

L’Espagne, la France, l’Allemagne, la Grande-Bretagne, les Pays-Bas, le Portugal, rejoints dimanche par l’Autriche, exigeaient du chef de l’État vénézuélien qu’il annonce la convocation d’une présidentielle anticipée, faute de quoi ils reconnaîtraient à partir de lundi le leader de l’opposition Juan Guaidó comme président. D’autres pays de l’UE s’étaient eux montrés hésitants à soutenir le président vénézuélien autoproclamé. Mais “ces dernières heures, les réticences de certains membres comme l’Autriche ou la Hongrie se sont dissipées”, note El País. Bruxelles s’attend lundi à un ralliement “en cascade” des pays de l’UE à la position des sept États membres qui ont affiché leur soutien à Juan Guaidó.

 

“Des attaques chirurgicales ou limitées” plutôt qu’une “invasion” américaine

 

Maintenant la pression sur Caracas, Donald Trump a de son côté réaffirmé dimanche, dans un entretien avec la chaîne de télévision CBS, que le recours à l’armée américaine au Venezuela était “une option”.

Pour Pablo Pardo, le correspondant du quotidien El Mundo aux États-Unis, si les États-Unis décidaient d’intervenir militairement, “il est très probable que cela ne se ferait pas sous forme d’une invasion, mais plutôt d’attaques chirurgicales ou limitées”. Le journaliste a interrogé Robert Ellis, professeur à l’Army War College, en Pennsylvanie. Celui-ci souligne que plusieurs scénarios sont possibles. Washington pourrait notamment agir “en cas d’attaque contre des diplomates de l’ambassade américaine à Caracas” ou encore pour “défendre l’intégrité territoriale de la Colombie si le Venezuela menait des actions de déstabilisation ou de provocation contre ce pays”.

L’aide humanitaire américaine vise à “créer des divisions au sein de l’armée”

 

Le gouvernement américain se prépare pour l’instant à envoyer de l’aide humanitaire au Venezuela. “Au cours du week-end, Mark Green, l’administrateur de l’Usaid [l’Agence des États-Unis pour le développement international] a publié sur Twitter des images de centaines de boîtes en cours de chargement sur des palettes, contenant des vivres destinés à des enfants vénézuéliens souffrant de malnutrition”, rapporte le Wall Street Journal.

Pour le quotidien américain, cette stratégie déployée par les États-Unis et Juan Guaidó, “vise à créer des divisions au sein des forces armées du Venezuela”, dont le soutien est essentiel à Nicolás Maduro. Les experts et les critiques du gouvernement estiment en effet que ces envois d’aide humanitaire “constitueront un test d’allégeance pour les militaires de base, qui souffrent eux aussi des difficultés économiques du pays”.

 

 

Noémie Taylor-Rosner

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