Au lendemain du sommet de la Francophonie en Arménie qui a consacré l’élection de ministre rwandaise des affaires étrangères au poste de secrétaire générale de l’organisation grâce notamment au soutien de la France. Ce nouveau regard du président français Macron est un signe de décrispation des relations entre Paris et Kigali déjà amorcé cette semaine par le non- lieu du parquet de Paris au terme de l’enquête sur l’attentat contre le président rwandais Habyarimana.
Cet abandon de poursuites contre les protagonistes pro-Kagamé dans le cadre du déclenchement du génocide des Tutsis en 94 contribue à apaiser des relations tendues entre la France et le Rwanda. Les deux parties qui se rejetaient mutuellement depuis des années la responsabilité de ce crime contre l’humanité qui a fait plus de 800000 victimes vont devoir tempérer leur position et aller vers des compromis et non des compromissions pour la recherche de la vérité. Cette évolution est possible avec l’arrivée d’une nouvelle génération à l’Elysée incarnée par Emmanuel Macron. Le jeune président français s’est montré attentif et dynamique avec ses partenaires africains.
Ce regard neuf ne trompe pas les observateurs qui appréhendent déjà des signes avant-coureurs de normalisation entre les deux pays. En soutenant avec force la candidate rwandaise au poste de secrétaire générale de l’organisation de la Francophonie lors de son 17 ème sommet à Erevan, le président français fait le choix de rompre avec ses prédécesseurs en donnant une chance à son homologue rwandais pour redevenir un bon élève de la francophonie après l’avoir abandonné pour se jeter dans les bras du Club anglophone le Commonwealth. En attendant que la nouvelle patronne de l’OIF fasse ses preuves les présidents français et rwandais sont appelés à jouer franc jeu pour redonner à la francophonie tout son sens de partage de la diversité culturelle avec une nouvelle touche africaine.
Cherif Kane
Coordinateur journaliste
(Reçu à Kassataya le 16 octobre 2018)
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