Le monde arabo-musulman continue de pâtir d’un passéisme idéologique outrancier dans lequel il est englué depuis des dizaines de décennies. Une bonne partie de notre temps est consommé pour vanter des modèles politiques et une vision tronquée, ressuscitée mécaniquement de notre sous-sol culturel par une partie de notre classe politique.
Une certaine classe politique qui rame à contre-courant, plus encline à la polémique stérile et aux guéguerres idéologiques abstraites et inutiles, au lieu de trouver des solutions réalistes aux problèmes concrets auxquels nous sommes confrontés ; porteuse d’une tension permanente entre l’ouverture au reste du monde et le retour sur soi, entre la démocratie et la choura, entre l’authenticité et le modernisme; à tresser des couronnes de lauriers à un passé révolu plutôt de trouver une place dans le monde de demain.
Or, l’histoire nous apprend que tout peuple qui ne se convertit pas à la rationalité moderne à cause des mentalités anachroniques et des pesanteurs d’un autre âge se voit tout simplement reléguer dans la catégorie peu flatteuse des états marginalisés et, par conséquent, menacés dans leur existence même.
Telle est la situation peu glorieuse que certaines forces obscurantistes veulent pérenniser dans notre aire géographique; tel est ce retard abyssal accablant qu’ils cherchent à maintenir par les illusions idéologiques emphatiques et la parole verbale.
En Mauritanie, depuis l’avènement du président Mohamed Ould Abdel Aziz, ce retard civilisationnel accablant est en train d’être comblé, non pas par un discours idéologique creux et antinomique du progrès et du modernisme, mais par la mise en œuvre d’une stratégie vigoureuse qui constitue précisément les fondements de notre état moderne. Un Etat mauritanien moderne, démocratique, profondément ancré dans les sources fécondes de notre civilisation arabo-musulmane mais ouvert et en parfaite symbiose avec le reste du monde ; qui refuse l’extrémisme religieux et idéologique ; et épris de paix et de justice dans le monde.
Docteur Abdallahi Ould Nem
(Reçu à Kassataya le 30 septembre 2018)
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