Les Arabes parlent aux Arabes.
Les Bambaras parlent aux Bambaras.
Les Haalpulaaren parlent aux Haalpulaaren.
Les Soninkés parlent aux Soninkés.
Et tous parlent à Aziz.
Le débat électoral en Mauritanie confirme un constat dressé ailleurs: l’hyper segmentation du corps électoral. La difficulté à mener désormais une campagne globale sur des thèmes globaux et s’adressant à l’ensemble des électeurs est un fait.Les médias généralistes peinent face à des concurrents aux publics ciblés et cloisonnés sur des bases ethnique, raciale, politique….Trump préfèrera toujours Fox news à CNN. « Désormais, beaucoup de gens écoutent ce qu’ils aiment et dédaignent ce qu’ils n’aiment pas » observe Seymour Hersch, ancien journaliste au New York times.
En Mauritanie, nous constatons des similitudes. Toutes choses égales par ailleurs. Chaque « communauté » scrute les candidatures en son sein. Ce qui, d’ailleurs, n’exclut pas de possibles lignes de fracture internes. Les soutiens se résument à l’évocation de noms au mépris des programmes alors même qu’il s’agit paradoxalement et principalement de scrutins de liste. Pour peu qu’on soit attentif aux débats sur les réseaux sociaux, on réalise que suspicion et dénégations se répondent. Suspicion d’automatisme ethniciste d’un côté et plaidoiries autojustificatrices gênées de l’autre. Extrême personnalisation du débat et place aux têtes de gondoles : Birame, Sarr, Gourmo, Mouloud.
Accessoirement quid des programmes ? On verra plus tard. C’est oublier, pour ne mentionner que les législatives, que l’autre dénomination de l’Assemblée nationale c’est la représentation nationale.
A part ça bonne chance à tous les candidats. En tous les cas, il y aura « beaucoup d’appelés et peu d’élus « .
Tijane BAL
Facebook – Le 08 août 2018
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