France : la victoire des Bleus ou une victoire aux allures du patriotisme

La victoire des Bleus le 15 juillet dernier en Russie relance un vieux débat sur l’identité française des jeunes issus des banlieues. Les commentateurs politiques indexent le retour du patriotisme clamé tout au long de cette compétition par les joueurs tandis que la société civile et les observateurs partagent le même point de vue de l’ancien champion du monde Thuram que c’est plus la victoire d’un éducateur des cités, lanceur d’alerte en 2010 qui avait fait capoté le projet discriminant de quotas de la FFF pour les foot-balleurs bi-nationaux.

 

Le 12 juillet 1998 la France s’offrait sa première étoile mondiale.Et cette victoire était qualifiée de Blancs Blacks et Beurs ou la victoire de la diversité.Le 15 juillet 2018, une deuxième étoile plus brillante par 23 joueurs plus jeunes et surdoués mais toujours issus des banlieues.Une victoire des quartiers mais considérée plus par les politiques comme une victoire du patriotisme.C’est l’enseignement que les commentateurs ont tiré tout au long de cette longue compétition au cours de laquelle les joueurs ont martelé durant leur sortie médiatique les valeurs de la république et leur appartenance française.Nul doute que ce passage du multiculturalisme ou la diversité ne résout pas l’identité française des jeunes des banlieues considérés par la majeure partie de la classe politique toute tendance confondue comme des enfants issus de l’immigration.

Cette vision néo colonialiste fait que cette jeunesse ne sent pas français et semble plus plébisciter les origines de leurs parents.Et les images assez souvent répétitives des drapeaux de différents pays d’Afrique dans les stades à l’occasion des matchs amicaux internationaux ou la fête du retour des héros dans les places publiques sont significatives à cet égard. Les observateurs indexent plus l’échec de la politique d’intégration des étrangers et surtout l’insertion des jeunes français issus des quartiers victimes de discriminations dans tous les domaines.Le sport le plus populaire du monde ne fait pas exception à la règle.La France doit plus cette victoire non pas seulement à l’entraîneur et son staff, aux joueurs eux-mêmes mais à un éducateur que presque tout le monde a oublié sauf l’un des plus anciens champions Lilian Thuram qui qualifie ce conseiller technique national pour le foot-ball des quartiers comme le premier lanceur d’alerte qui a osé dénoncer l’injustice au sein de la Fédération française de Foot-Ball. C’est grâce à lui que le projet de quotas des bi-nationaux a échoué. 18 ans après c’est la victoire des quartiers où sont issus la majeure partie des jeunes champions de 2018.Une génération de surdoués qui n’oublient pas ses origines et qui assument aujourd’hui leur identité française.

Bakala KANE

(Reçu à Kassataya le 19 juillet 2018)

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