Nucléaire iranien : Nétanyahou dénonce les “mensonges” de l’Iran

Farouche opposant à l’accord sur le nucléaire iranien signé en 2015, le Premier ministre israélien Benjamin Nétanyahou affirme avoir les preuves que l’Iran a menti à la communauté internationale et possède un plan secret pour pouvoir se doter, à tout moment, de l’arme nucléaire.

 

 

“L’Iran a menti. De A à Z”, a déclaré M. Nétanyahou en direct à la télévision israélienne, selon The Times of Israel. Le Premier ministre a présenté des dizaines de milliers de documents rapportés de Téhéran il y a quelques semaines par les services secrets israéliens, démontrant selon lui que l’Iran n’a jamais cessé de poursuivre son objectif de se doter de la bombe atomique.

Une présentation “hautement théâtrale”, aux yeux du New York Times, et qui participe de l’intense activité diplomatique de ces derniers jours autour de l’accord nucléaire iranien. Obtenu de haute lutte en 2015 par les États-Unis de Barack Obama et cinq autres grandes puissances internationales, l’accord est dans le collimateur du président américain Donald Trump, qui s’est donné jusqu’au 12 mai pour décider d’en sortir ou non.

L’Iran s’est empressé de minimiser les “révélations” de M. Nétanyahou, par la voix du ministre adjoint des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, en qualifiant sa présentation de “puérile” et “ridicule”, selon le quotidien new-yorkais.

Sur le fond, de nombreux observateurs constatent l’absence d’éléments réellement nouveaux ou de preuves flagrantes dans l’exposé de M. Nétanyahou. Dans un éditorial, le Times of Israel observe que le Premier ministre “n’a pas prouvé que l’Iran avait violé les termes de l’accord. Et il n’a pas pu affirmer que les Iraniens avaient redémarré des activités interdites, comme l’enrichissement d’uranium”.

Dans la droite ligne de Trump

 

Le quotidien Ha’Aretz remarque lui aussi que “des experts du renseignement et des diplomates estiment que (M. Nétanyahou) n’a pas présenté de “preuves” démontrant que l’Iran avait violé les termes de l’accord”. Le journal de centre gauche pense qu’en revanche, sa prestation a “peut-être aidé les sceptiques américains, tentés par une sortie de l’accord, à prendre leur décision”.

En cela, M. Nétanyahou est dans la droite ligne de Donald Trump, qui a profité lundi d’une conférence de prese avec le président nigérian à Washington pour dénoncer, une fois encore, “l’horrible” accord avec l’Iran, rapporte USA Today.

Selon le quotidien, il a également lié sa décision imminente au dossier coréen, estimant que sortir de l’accord enverrait “un bon message” au leader nord-coréen Kim Jong-un – qu’il espère rencontrer prochainement à la frontière des deux Corées ou à Singapour, a-t-il précisé.

Les défenseurs de l’accord n’étaient pas en reste lundi, avec notamment une conversation téléphonique entre Emmanuel Macron et Vladimir Poutine. Selon l’agence publique russe Tass, “les présidents de Russie et de France ont appelé au maintien du plan et à sa stricte application”.

M. Macron défend depuis plusieurs jours, auprès des États-Unis et de ses partenaires européens, l’ouverture de discussions sur le contrôle de l’activité nucléaire de l’Iran après 2025 – date d’expiration de l’accord –, son programme balistique et son rôle dans les conflits régionaux. Ces trois sujets, ajoutés à l’accord existant, constitueraient les “quatre piliers” d’un nouveau plan destiné à adoucir Donald Trump.

L’Iran ne cesse de répéter, pour sa part, que l’accord actuel est “non négociable”.

Source : Courrier international

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