Afghanistan : deux attentats meurtriers frappent le coeur de Kaboul

Plus de 25 personnes, dont un photographe de l’AFP et cinq autres journalistes, ont été tuées lundi dans deux attaques revendiquées par l’État islamique. La presse semble avoir été particulièrement prise pour cible.

Le groupe Etat islamique a revendiqué lundi la responsabilité du double attentat qui a une nouvelle fois frappé la capitale afghane. Plus de 25 personnes, dont un photographe de l’AFP et cinq autres journalistes, ont été tuées dans ces attaques suicides survenues tôt ce lundi matin au coeur de Kaboul. Le second attentat semble avoir visé la presse accourue sur le site du premier.

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Selon un bilan encore provisoire communiqué en fin de matinée par le ministère de la Santé afghan, le double attentat a fait au moins 25 morts et 49 blessés. Une journaliste de l’AFP a pour sa part décompté 14 corps à la morgue de l’hôpital Wazir Akbar Khan, mais d’autres victimes ont été acheminées vers l’hôpital de l’ONG italienne Emergency. «Six journalistes et quatre policiers figurent au nombre des tués dans ces deux explosions», a précisé à l’AFP le porte-parole du ministère Najib Danish.

Shah Marai, chef photographe du bureau de l’AFP à Kaboul qui s’était rendu sur les lieux de la première explosion, a été tué par la deuxième déflagration survenue une trentaine de minutes plus tard. Il travaillait pour l’AFP depuis 1996. Il a notamment contribué à la couverture pour l’agence de l’invasion américaine de 2001.

Cinq autres journalistes présents ont été fauchés par cette explosion. Tous travaillaient pour des télévisions afghanes dont un pour la chaîne Tolo News, déjà éprouvée par un attentat revendiqué par les talibans en 2016 qui avait fait sept morts.

Selon une source sécuritaire, le kamikaze qui a visé la presse s’était préalablement glissé parmi les reporters, «muni d’une caméra». «Le kamikaze s’est fait exploser parmi les journalistes, il a fait des victimes», a précisé le porte-parole de la police de Kaboul Hashmat Stanikzai. Les reporters étaient allés couvrir le premier attentat, perpétré peu avant 08h locales à proximité du siège des services de renseignements afghans.

«Les apostats des forces de sécurité, des médias, et d’autres (personnes) ont accouru sur le [premier] site de [l’attaque], où un frère kamikaze les a pris par surprise avec sa veste explosive», selon la revendication de l’Etat islamique.

Kaboul est devenue selon l’ONU l’endroit le plus dangereux d’Afganistan pour les civils avec une recrudescence des attentats, généralement perpétrés par des kamikazes et tour à tour revndiqués par les talibans ou le groupe Etat islamique (EI).

Le précédent en date dans la capitale, le dimanche 22 avril, a fait près de 60 morts et 20 blessés dans un quartier à majorité chiite: un kamikaze de l’EI avait visé un centre de délivrance de cartes d’identités en vue des élections législatives du 20 octobre.

L’une des attaques les plus meurtrières, le 27 janvier, avait fait 103 morts et plus de 150 blessés.

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L’Agence France Presse se dit «dévastée»

«Nous sommes dévastés par la mort de notre photographe Shah Marai qui témoignait depuis plus de quinze ans de la tragédie qui frappe son pays. La direction de l’AFP salue le courage, le professionnalisme et la générosité de ce journaliste qui avait couvert des dizaines d’attentats avant d’être lui-même victime de la barbarie», a déclaré Michèle Léridon, directrice de l’Information de l’AFP.

De nombreux messages de sympathie et de condoléances affluaient lundi au bureau de l’AFP-Kaboul dont un autre journaliste, Sardar Ahmad, a été tué en mars 2014 avec toute sa famille, à l’exception d’un enfant alors âgé de trois ans, dans un attentat taliban.

 

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