Mauritanie : la première grande révolte des boghéens contre l’enrôlement

Plus de 200 marcheurs se sont rassemblés cette semaine entre la préfecture et le centre d'enrôlement de Boghé, une ville au sud du pays au bord du Fleuve Sénégal.

Une première d'une telle ampleur qui a mobilisé les villages environnants.Les Boghéens sont descendus dans la rue pour protester contre le laxisme des autorités préfectorales et le racisme du chef de centre de l'enrôlement.Ils accusent le président Ould Aziz d'être à l'origine de cette situation.Pour les observateurs cette première grande révolte des populations de la vallée du fleuve est un prélude à un ras-le-bol du génocide biométrique des autorités de Nouakchott depuis dèjà plus de 5 ans.

Boghé au sud de la Mauritanie, une ville symbole de la lutte des réfugiés du Sénégal rentrés au bercail en 2008.C'est de cette contrée au bord du fleuve Sénégal d'où est partie la première marche des ex- déportés mauritaniens jusqu'à Nouakchott en 2014 mais étouffée dans l'oeuf par les autorités du pays. Cette initiative des réfugiés a servi de point de départ à un dialogue avec Ould Aziz pour essayer de régler le passif humanitaire.Après 2 ans de cette tentative de relancer la cohabitation ce sont les populations de Boghé qui prennent leur destin en main pour se rassembler cette semaine entre la préfecture et le centre d'enrôlement.

Il étaient plus de 200 personnes à protester contre le laxisme des autorités préfectorales et surtout le racisme du chef de centre du recensement biométrique qui joue sur les nerfs pour retarder l'obtention des papiers pour l'enrôlement.Le centre de Boghé comme la plupart des centres installés dans le pays obéissent à des ordres qui viennent d'en haut.Les mauritaniens surtout issus de la vallée négro-africains et Hratins auront tout vu et vécu toutes les frustations avant d'avoir leurs papiers.Ce sont les réfugiés du Sénégal qui en patissent le plus et notamment les enfants qui sont nés au Sénégal pendant l'exil et qui se retrouvent apatrides et étrangers chez eux.Cette première grande révolte des boghéens est une première étape dans une nouvelle contestation du génocide biométrique depuis plus de 5 ans

.Dans la perspective du référendum et des élections municipales et législatives anticipées c'est de bonne guerre pour l'administration de retarder le processus d'enrôlement.Cette politique d'exclusion aura nécessairement des conséquences sur le fichier électoral.L'indignation entendue à Boghé est un cri d'alarme et la réponse de la préfecture devra apaiser les populations.

 

Bakala Kane

 

(Reçu à Kassataya le 5 novembre 2016)

 

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