Insécurité : les services de sécurité mauritaniens à l’épreuve du départ d’Aziz…

Pendant que la scène politique est occupée par des questions mineures à savoir quel wogave le pouvoir va installer à la place d’Aziz à moins qu’il ne cède le pouvoir à Ghazouani civilisé,

 
la vrai question est de connaître les conséquences de la déclaration d’Aziz sur les forces armées et de sécurité car il s’agit d’une première dans l’histoire de l’armée depuis 1978…
 
Jusque-là, tous les présidents ont été remerciés manu militari par leurs frères d’armes : le tombeur du chef devenant le chef et installant ses complices pour maîtriser le pays. Avec Aziz, nous avons eu la preuve formelle que l’armée mauritanienne obéit à ses chefs militaires et à personne d’autre, jamais un civil fût-il déclaré chef des armées par la constitution. 
 
Le sort de Sidioca en fut le parfait exemple. Son autorité républicaine permettait à un civil de faire général un colonel mais l’armée ne lui reconnaît pas le droit de démettre ses chefs sans leur autorisation. Cette discipline d’un corps à part, qu’un ancien ministre a qualifié de milice, a peut-être sauvé l’armée mauritanienne du chaos de la scène politique civile.
 
Cette indépendance a une résonance profonde dans l’inconscient des mauritaniens car elle touche aux ressorts symboliques de la féodalité ancestrale où de nos jours l’armée représente les guerriers, les politiques étant les marabouts, le reste étant le peuple.
 
Quand Aziz est devenu général civilisé, il n’en est pas moins resté le chef suprême des armées de culture et d’autorité militaire et de droit constitutionnel. Il a alors réorganisé l’armée qui était dans un état lamentable et mis en place les hommes qu’il faut là où il faut pour qu’il puisse dormir tranquille et que la sécurité de tous soit assurée.
 
Ce fut fait avec un tel génie de la connaissance du milieu militaire que même entre la vie et la mort en France, le système n’a pas tremblé, du moins pas au point que les turbulences deviennent publiques. C’est étonnant car les appétits sont tels qu’avec une Mauritanie désormais riche en pétrole, en gaz et en minerais de toutes sortes, si l’organisation azizienne avait une faille dans l’équilibre des forces, les intérêts individuels se neutralisant les uns les autres, les haines, les amitiés, les carrières de chacun avec ses hommes, une faille  eût fait émerger immanquablement un autre chef des armées à la première occasion.
 
Chacun a vu avec quelle sérénité l’armée a géré la situation quand Aziz était entre la vie et la mort. 
 
Aujourd’hui ce qui se passe est une première et c’est très grave ! Aziz en disant qu’il ne sera pas candidat pour un troisième mandat, il déclare par conséquent qu’il ne sera plus chef des armées ! Si le changement de constitution prévu avait créé n’importe quoi comme un poste de vice-président ou n’importe quoi donnant à Aziz une place quelque part dans l’Etat, l’équilibre militaire des forces de sécurité mis en place pour Aziz ne tremblerait pas or il commence à trembler et la dernière sortie publique du directeur de la sûreté de l’état à propos de la France n’est pas rassurante. Elle montre une panique car l’instabilité peut être d’origine étrangère ou interne ou les deux….
 

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Vlane A.O.S.A.

 

Source : Chez Vlane (Le 4 novembre  2016)

 

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