Mauritanie : un dialogue du refus plane sur le palais du congrés à Nouakchott

Prolongé jusqu'au 18 octobre prochain le dialogue national ouvert le 29 septembre dernier s'enlise davantage.

 

Les dialoguistes piétinent sur un document favorable à un 3ème mandat de Ould Aziz qui circulerait dans les coulisses pour le texte final des travaux.D'ores et déjà Ould Boulkheir président de l'APP menace de se retirer comme la majeure partie des leaders de l'opposition présents aux assises nationales.Une fin de semaine mouvementée et marquée encore une fois par la sourde oreille du gouvernement relayée par son porte parole qui persiste que la volonté du peuple est supérieure à la constitution et que la limitation des mandats est un recul démocratique.Pour les observateurs cette déclaration confirme la volonté de l'UPR de traduire dans les faits les ambitions de leur chef.

Bientôt deux semaines les mauritaniens sont appelés à débattre sur une réforme constitutionnelle préparée minutieusement par l'UPR le parti de la majorité avec deux faces.La partie visible est déclinée en trois points à savoir la suppression du Sénat, le changement du drapeau du pays et la création de conseils régionaux.La partie invisible modifier la constitution au profit d'un troisième mandat du président.Il s'agit en fait de déverrouiller la limitation des mandats.Jusqu'ici les dialoguistes ont fait confiance aux thématiques sur l'Etat de droit la justice, la gouvernance économique mais ont émis des réserves sur la prolongation des travaux qui cachait en réalité des manœuvres politiques pour assouvir les desseins de l'UPR qui compte bien offrir un troisième mandat à son chef.Les travaux ont encore été prolongés jusqu'au 18 octobre prochain pour justifier un forcing sur le texte final.Et personne n'est dupe.Un document favorable au tripatouillage de la constitution circulerait cette semaine dans les coulisses au palais du congrés à Nouakchott.

Le président de l'APP comme la plupart des leaders ou représentants de la société civile et des syndicats menacent de claquer la porte avant la fin du conclave.Auparavant c'est le porte parole du gouvernement qui continue jeter de l'huile sur le feu en réitérant à l'issue du conseil des ministres que la volonté du peuple autrement dit le référendum est au dessus de la constitution et que la limitation des mandats est un recul démocratique.Un message on ne plus clair qui traduit le piège manichéiste tendu aux dialoguistes.Les observateurs s'attendent à un psychodrame politique.L'opposition boycottiste aura toute la légitimité de faire dégager le locataire du palais de Nouakchott et cette fois-ci grâce à un élan populaire.

 

Bakala Kane

 

(Reçu à Kassataya le 16 octobre 2016)

 

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