Dialogue inclusif ou dialogue de sourds : Pour quels objectifs ?

Le dialogue dit inclusif, longtemps attendu, a enfin été organisé. Il s’agit d’un conclave qui réunit depuis vendredi dernier au Palais des congrès de Nouakchott, les formations politiques de la majorité présidentielle, de l’oposition dite dialoguiste, des organisations de la société civile et deux partis qui se reclamnet de l’opposition : arc-en-ciel et les FPC anciens Flams.

Le RFD et les partis du Forum National pour la Démocratie et l’Unité (FNDU), ancrés dans l’opposiion pure et dure au Régime de Ould Abdel Aziz étaient absents.

Ils étaient près d’une trentaine de partis politique présents vendredi à l’ouverture du dialogue dit inclusif, organisé au Palais des Congrès de Nouakchott. Ouvertes par le président de la Républiques, ces assises avaient bien l’air de réunir toute la République. En effet, les 1200 places du bâtiment n’ont pas suffi à accueillir les milliers de citoyens qui avaient fait le déplacement du jour. Seulement et malgré tout, un air d’inachevé planait sur l’atmosphère… Le RFD et les partis du Forum de l’opposition étaient inscrits au registre des absents. Des absences de poids quand on sait le rôle de ces formations dans le quotidien national, leur assise populaire et surtout la place qu’occupent leurs leaders dans le cœur des Mauritaniens. Et c’est certainement conscient de ce fait que le président de la République a de nouveau lancé un appel en leur direction les invitant à se joindre aux assises. Révélant entre autres que ce dialogue n’avait pas de ligne rouge et que ses recommandations seraient appliquées, Ould Abdel Aziz a bien tendu la perche en direction de ses adversaires, comme s’il leur disait que le traitement des conclusions de ce conclave serait différent de tous les précédents, notamment celui qui a abouti aux accords de Dakar où le pouvoir avait failli. Une invite qui malheureusement pour le pouvoir, aurait abouti à une issue autre, l’opposition y ayant perçu une volonté manifeste de Ould Abdel Aziz de faire passer certaines de ses intentions qui le maintiendraient au pouvoir : la désignation d’un poste de vice-président et la révision de l’âge des candidats à la présidence. Si le premier projet d’amendement permettrait à Ould Abdel Aziz de garder le pouvoir à l’issue de son présent mandat qui expire en 2019, en agissant à la Poutine – Medvedev, el second projet qui revoierait à la baisse l’âge des candidats à la Présidence, serait destiné à son fils Beder, celui-là qui gère depuis près d’un an, la Fondation Errahma et qui s’essaie depuis quelque temps en politique.


Et c’est en réponse à son appel que le RFD a publié un communiqué dans lequel il rappelle en substance que « le prétendu dialogue, ouvert dans l’exclusion systématique de l’opposition démocratique ainsi qu’un très large pan de l’opinion nationale, à travers un refus obstiné de toute concession de nature à attribuer le moindre crédit à ces assises, vise, par des manœuvres indécentes, à tripatouiller allègrement la constitution, préparant ainsi de sombres desseins ». La parti va ensuite inviter « .l’ensemble des organisations politiques et toutes les forces vives de la nation à constituer un large front pour barrer la route à ces manœuvres, en défendant la constitution du pays contre un tripatouillage, visiblement déjà décidé par le pouvoir puis demande à ceux qui participent au prétendu dialogue d’éviter d’endosser la grave responsabilité d’approuver tout tripatouillage du texte fondamental dont les conséquences, imprévisibles, peuvent être fatales pour l’avenir de la nation ».


De son côté, le président Jemil Mansour du parti islamiste Tawassoul a mis en garde contre toute tentative de modification de la constitution, craignant « qu’un référendum proposé par un dialogue unilatéralement décidé ne fasse sauter les verrous sur les articles liés aux mandats électifs et à l’âge de candidature. »


Pour. Kane Hamidou Baba, Président du parti Mouvement Pour la refondation et leader politique du FNDU, l’oppositioNous voulons un dialogue sérieux et ce dialogue qui vient de commencer ne l’est pas, a affirmé Moussa Fall, président du Mouvement pour le Changement Démocratique (MCD) et vice-président du Forum National pour la Démocratie et l’Unité (FNDU) qui a boycotté le dialogue national inclusif lancé jeudi 29 septembre, par le président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz.


Pour sa part, Moussa Fall, membre du FNDU et président du MCD, il a soutenu ! “nous avons posé deux conditions simples et que tout le monde doit comprendre. La première condition, c’est qu’on soit associé à la préparation du dialogue. La deuxième condition, c’est de mettre en place les instruments permettant de neutraliser l’Etat et de le déconnecter par rapport aux compétitions politiques. Nous n’avons pas été satisfaits sur ces deux conditions". 


Selon El Moustapha Ould Bedredine (UFP), « ce qui se passe au palais des congrès ne peut pas s’agir d’un dialogue, c’est juste une rencontre romantique entre Aziz et un groupe de ses amis qui ont le même agenda et qui n’ont aucune divergence sur les points de vue ». Pour Ould Bedredine , « ces amis vont se rencontrer pour faire des échanges amusants et boire quelques rafraîchissements ». c’est pourquoi, précise le secrétaire général de l’UfP, « Nous, en tant que politiques, nous ne sommes concernés ni de prés ni de loin par rien de cela. Cette rencontre romantique entre Aziz et ses amis n’exprime ni le point de vue du peuple mauritanien ni celui de son opposition.


Quant à Ibrahima Sarr, député et Président du parti Alliance pour la Justice et la Démocratie/ Mouvement pour la Rénovation (AJD/MR), « tant qu’un référendum ne prend pas en compte les questions d’Unité Nationale et de cohabitation, cela ne nous intéresse pas. ». De tels appréhensions ont bien été présentées lors des assises. C’était pendant l’intervention du président Balas du parti Arc-en-ciel qui a volé la vedette à tous les participants pour la franchise des propos. Manœuvrant certes dans le populisme, l’homme a eu le mérite de poser les problèmes concrets, ceux de l’exclusion, de la marginalisation d’une partie du peuple, des injustices subies par la masse. Très critique, l’intervenant a tenu le Pouvoir comme responsable des injustices et des manquements au droit que subissent des communautés cibles, exigeant le cas échéant que le passif humanitaire soit soldé dans le respect des couches spoliées.


Un discourst rés alerte et qui a fait l’effet d’une bombe dans les assises, chacun y allant de sa position et de son commenentaire. conséquences : la situation de méfiance entre différents participants qui ne parlaient finalement plus le même langage.

Discussion


Malgré toutes les mises au point et les craintes, le dialogue inclusif organisé par les pouvoirs publics semble bien déterminé à aboutir. Pour nombre d’observateurs, les dès semblent d’avance pipés et les résolutions connues d’avance.


Certes, lors des ateliers, les intervenants auront à débattre de l’ensemble des problèmes de la Mauritanie ; ils auront à critiquer et à proposer des solutions, mais tout porte à croire que si le pouvoir a tenu à organiser ces assises en cette période, c’est qu’il a bien des idées derrière la tête. Comme à l’issue du dialogue inclusif dont les recommandations ont guidé les législatives, les municipales et la présidentielle -des élections boycottées par nombre de paris de l’opposition- il s’agit de mettre en place un système qui permette au président Ould Abdel Aziz de garder ce pouvoir qu’il a acquis par la force des armes, et qu’il n’est pas prêt à céder.

Critiques


Pour les partisans de Ould Abdel Aziz, l’opposition, en boycottant le dialogue national inclusif, a prêté le flanc. En choisissant la politique de la chaise vide, des reniements et des retournements de veste, ils annoncent sans détours, une volonté affirmée de réduire l’opposition à sa plus simple expression et de là même, valident le peu de crédit qu’ils donnent au peuple mauritanien. En fait, leur absence aura été un véritable coup de poignard aux perspectives entretenues jusque-là pour aboutir à un dialogue. C’est sans doute fort de cet état de fait que l’ex ministre des Affaires étrangères et de la coopération Mohamed Vall Ould Bellal a fait faux bond à ses amis en décidant de prendre part aux assises du jour.


Les sujets inscrits actuellement à l’agenda des concertations, sont plus clairs, les participants plus nombreux et les points soulevés plus inclusifs, a-t-il dit, précisant que le dialogue doit être élargi aux parties politiques et toutes les questions débattues » dira-t-il se justifiant.
Finalité.


En tout état de cause, le dialogue a bien eu lieu entre des citoyens mauritaniens. L’histoire jugera s’il s’est agi d’un dialogue inclusif, d’un monologue ou d’une supercherie. L’histoire jugera aussi si les partis qui y ont participé avaient raison d’y aller ou plutôt ce sont les Boycottistes qui avaient mieux vu. Ce qui est sûr en tout cas, c’est que les assises qui se sont tenues au Palais des congrès près d’une semaine durant vont bel et bien transformer peu ou prou, le futur de ce pays. Cela commencera sans doute par l’une des première recommandations qui est la suppression du Sénat, les autres viendront après.

MOMS

 

Source : Lauthentic.info

 

Diffusion partielle ou totale interdite sans la mention : Source : www.kassataya.com

 

 

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page