Islamisme : l’ambiguïté mauritanienne

Depuis 2011, aucun attentat n’a frappé le sol mauritanien. Pourtant, l’islam radical tente de se renforcer dans le pays comme dans ceux de la région sahélienne.

Trafiquants et mouvements terroristes profitent d’une frontière poreuse, impossible à contrôler. Assurer la sécurité dans ce contexte est un argument pour le pouvoir qui a reçu, le 25 juillet 2016, le sommet de la Ligue arabe.

Jusqu’ici, tout va bien. C’est ce que peuvent se dirent les autorités mauritaniennes face à l’absence d’attaques terroristes sur leur territoire. Beaucoup d'Etats frontaliers aimeraient pouvoir en dire autant, comme le Mali, avec qui la Mauritannie partage plus de 2 000 km de frontières.

Si la situation est aujourd'hui calme, ce ne fut pas toujours le cas. A la fin des années 2000, le pays était touché par de nombreux attentats. En 2007, quatre touristes français ont ainsi été assassinés par al Quaida au Maghreb islamique (Aqmi) mettant fin aux ambitions touristiques des dirigeants sur leur territoire.

Acheter la paix

La recette mauritanienne est avant tout sécuritaire. Depuis deux ans, le budget de l’armée a augmenté, et pourrait doubler pour atteindre les 20 millions d’euros. Dans le même temps, les forces mauritaniennes sont renforcées par une présence française dans le nord du pays, dans le cadre de l'opération Barkhane.

Pour autant, le président mauritanien, Mohamed Ould Abdel Aziz, serait prêt à des accords moins avouables pour sauvegarder la paix. Selon l’agence de presse Reuters, le pays aurait tenté de conclure un pacte de non-agression en 2010 avec Aqmi. De l'argent aurait été versé et des prisonniers auraient été libérés.

Un accord que conteste l’ancien numéro 3 d’al Quaida et conseiller de Ben Laden, lui même mauritanien, qui vit désormais à Nouakchott. Interrogé par Le Figaro, Mahfoudh Ould Waled pense que la Mauritanie est protégée car elle n’est pas intervenue dans la guerre au Mali en 2012.

Pas directement du moins. Selon les autorités maliennes, la Mauritanie soutiendrait les groupes indépendantistes touaregs comme l’Azawad ou le MNLA, groupes qui furent alliés à d’autres djihadistes au début du conflit.

Des liens avec les terroristes seraient également entretenus via certaines agences de presses mauritaniennes comme l'Agence Nouakchott d'Informations (ANI) ou l'agence Al-Akhbar, toutes deux privées. Elles reçoivent en effet régulièrement des revendications d'attentats perpétrés par des organisations terroristes sahéliennes. Cité par le Huffingtonpost.fr, Ulysse Gosset, spécialiste des relations internationales, affirme à propos de l'ANI que «cette agence est l'un des canaux habituels, un des relais d'influence des islamistes, et d'Aqmi en particulier».

 

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