La presse britannique aussi divisée que le pays après le « séisme »

A l'image d'un pays déchiré, la presse britannique était divisée samedi sur le "séisme du Brexit", certains journaux se réjouissant de la "naissance d'une nouvelle Grande-Bretagne" quand d'autres, assommés, s'exclamaient "Que diable va-t-il se passer maintenant?"

"Chapeau, la Grande-Bretagne!", titrait en énormes lettres le Daily Mail, un tabloïd qui a mené une campagne virulente contre l'Europe. "Voici le jour où le peuple silencieux de Grande-Bretagne s'est élevé contre l'élite méprisante de Bruxelles et une classe politique arrogante et déconnectée".

 Le Daily Express saluait "une victoire glorieuse" tandis que Daily Telegraph, autre journal pro-Brexit, saluait la "naissance d'une nouvelle Grande-Bretagne". "On se rappelera du 23 juin 2016 comme du jour où les Britanniques ont voté pour reprendre le contrôle de leur pays".

Du côté des pro-Europe, le Times titrait sobrement sur le "séisme du Brexit". Le tabloïd Daily Mirror adoptait un ton plus sombre, demandant en première page: "que diable va-t-il se passer maintenant?". Dans le même camp, le Guardian titrait "Fini. Et dehors", au-dessus d'une photo du Premier ministre démissionnaire David Cameron. "Le pays s'est engagé dans un voyage périlleux au cours duquel notre politique et notre économie doivent se transformer", écrit le journal dans un éditorial.

Le quotidien le plus vendu au Royaume-Uni, The Sun, qui avait affiché sa volonté de voir le pays sortir de l'UE, a choisi samedi de relever la confidence que le Premier ministre aurait faite vendredi à son entourage pour expliquer sa démission: "Pourquoi ce serait à moi de m'occuper de toute cette merde?".
 

(Lire aussi : Comment les Libanais au Royaume-Uni vivent le choc du Brexit)

"Il faut être prêt à tout revoir"

Du côté de la presse française, les éditorialistes appellent les Etats membres de l'Union européenne à une réaction énergique pour sauver l'UE après le grave revers que constitue la décision des Britanniques de la quitter. "L'UE encaisse un revers de proportion historique", reconnaît comme ses confrères Jérôme Fenoglio, du Monde. Et de poursuivre: "Nous pensons d'abord à l'Europe. Les 27 ne peuvent pas ne pas en tirer les conséquences. Le pire serait de continuer comme avant. L'UE doit considérer que le référendum d'outre-Manche l'oblige à une réflexion profonde sur ce qu'elle doit être et le tournant qu'elle doit prendre."

Le Monde avec "Le Royaume-Uni quitte l'Europe", Libération avec "Good luck", Le Figaro avec "Séisme en Europe" ou Le Parisien avec "Ce que le Brexit va changer", tous ces quotidiens nationaux font leur Une avec la décision par référendum des Britanniques de claquer la porte de l'Union européenne.

"L'Europe est une maison commune: elle brûle. Ses dirigeants ont donc rendez-vous avec l'Histoire. La réaction doit être à la hauteur de l'événement. On attend les actes", assène Laurent Joffrin dans Libération. Mais pour sauver l'UE, "il faut être prêt à tout revoir: la méthode, les objectifs et les participants", prévient dans Le Figaro Philippe Gélie, pour qui le départ du Royaume-Uni de l'UE "n'est pas la fin du monde, mais la fin de l'Europe telle que nous la connaissions." "L'Union européenne ne sera plus la même désormais", renchérit François Régis Hutin, de Ouest-France. Et désormais pour lui, "il est urgent qu'un sursaut permette à l'Union de se remettre en marche."

OLJ/AFP

 

Source : L’Orient Le Jour

 

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