Mauritanie : Tous les voyants sont au rouge

L’arrivée d'Aziz au pouvoir était porteuse d’espoir, pour tous les Mauritaniens, à la clôture de sa campagne électorale de 2009, je me suis dit ça y est, il a l’électorat, sa stratégie politique avait marché en brandissant des documents de détournement de fonds et de corruptions et en promettant de trainer à la justice les instigateurs, " it was a joke’’1.

Qui depuis entend parler de l’ancien patron de Banque Centrale de Mauritanie, ou du ministre en question personne, pour se moquer de la mémoire des Mauritaniens, zéine ould zeidane fut propulser haut conseiller à la FMI. Mais avant cela nous attendions vaillamment, les questions d’ordre humanitaires, celles qui auraient conduit tous les Mauritaniens à se jeter les uns dans les bras des autres.

Les Mauritaniens sont restés sur leur faim, le premier mandat étant bouclé sans succès, le deuxième et législativement le  dernier mandat se consume très très rapidement pour l’Homme au pouvoir, les stratégies pour se maintenir au pouvoir prennent du temps, changement de la constitution, préparation d’un poulain, dialogue ‘de division’ avec l’opposition, très très lentement pour le peuple qui agonise à tous les niveaux (la faim, la soif, les maladies, le chômage, la cohésion sociale, la liberté)

  • Santé

Le mauritanien lambda doit avoir un accès aux soins de santé, le système est mal élaboré, pas d’argent pas de soins, le constat est le même partout dans le pays, dans les zones rurales, les postes de santés sont souvent inexistants ou mal équipés, pas de médicaments laissant les populations à leur triste sort. La crise sanitaire de la fièvre de la vallée du rift en dit long, la gestion de ce domaine a besoin d’experts très qualifiés capables de relever le défi, le développement  passe par une population en bonne santé.

  • Economie

Les commandants  des ministres en relations avec l’économie n’ont pas arrêté de berner leur Boss sur  le bon comportement de l’économie avec l’accroissement du PIB, mais la réalité du pays en est autre…

Le Président du parti au pouvoir Maitre ould Maham a affirmé que le taux de chômage dans la ville de Keur Macéne au Trarza, est aujourd’hui de 0, économiquement le chômage est une réalité économique, il existe partout même dans le pays le plus développé au monde, mais si le miracle que vous avez produit dans cette ville est reproduisible dans toute la Mauritanie le peuple est preneur.

“Le gouvernement à augmenter les taxes sur les importations de riz  pour soutenir  la production locale en riz et  accélérer le processus d'atteinte de l'autosuffisance alimentaire dans ce domaine”, la taxe permet de rehausser le prix du riz importé au niveau local au-dessus du prix du riz dans le marché mondial, c’est une mesure de protection pour la production local à qualité égale le riz national va se vendre, à qualité inégale les commerçants prendront le faible risque de toujours importer quand ils savent que leur riz trouvera toujours preneur. Pour soutenir  la production locale du riz pour atteindre une autosuffisance,  il faut investir dans la qualité des variétés et dans les moyens de production ; la taxe est souvent un outil de protectionnisme  mais elle est utilisée aussi pour renflouer les caisses en ces moment de disette  l’état  en a besoin.

  • Education

Parallèlement au plan stratégique de lutte contre la pauvreté (www.cslp.mr) reconductible pour un objectif de réussite au baccalauréat de 30%  pour 2010, de 2009 à 2015 on n’a jamais réussi à dépasser les 10% à la première session(7,46% en 2015 et année de l’enseignement).

Il s’en  suivi la mise aux enchères des écoles publiques, la fermeture des écoles privées qui aura au moins deux conséquences immédiates :

  • Fermer  près de 90 écoles c’est de renvoyer l’effectif de ces écoles sur les autres, on assistera à une surcharge des effectifs des classes, nous ne sommes pas sans savoir que la  taille  des classes est un facteur qui joue dans la réussite scolaire.
  • Fermer près de 90 écoles c’est de mettre à nus des investissements  des personnes, remettre des professeurs de sur le marché du travail, d’ou ils sont souvent obligés d’accepter des contrats à salaire plus bas, parce qu’ils sont nombreux sur le marché, d’ou même en acceptant la démotivation peux conduire à dispenser des cours de moindre qualité, un vrai cercle vicieux.

D’un point de vue personnel, premièrement on n’aurait pas dû fermer ces écoles mais transmettre une note de mise en conformité, avec un suivi et une date butoir, deuxièmement analyser la contribution  des écoles privées sur la réussite scolaire (par exemple le bac).

  • La sécurité routière

La circulation à l’intérieur des villes mauritaniennes  n’est pas la plus simple, absence de feu de circulation, de marquage au sol pour les passages piétons, de trottoirs dédiés exclusivement aux piétons et des zones piétonnes, de zones à vitesses réduites, des chauffeurs à haut risque, des voitures en dessous des norme de circulation,  les  grands axes qui relient les villes  ne sont pas aussi surs , d’autres problèmes se posent sur ces routes, elles sont étroites , non éclairée non balisé, ensevelies par endroit , les troupeaux les traversent à longueurs de journée un peu partout. Les conséquences ces des accidents de la routes à répétitions, des accidents graves et mortelles toutes les semaines et on n’arrête  pas de construire ces routes inadaptés qui tuent de plus en plus et la brigade de la sécurité routière ne semble pas apporté une plus-value.

  • Insécurité

Bien avant Penda soghé à madame Khadouj Mint Abdel Majid en passant par le meurtre de Abderrahmane Kane, le désespoir du peuple est au sommet de la pyramide, un viol par ci, un enlèvement par la, un meurtre  la bas, il ne passe pas une semaine, un mois ou une atrocité ne se produit pas. Des coupables introuvables dans certains cas ou très  souvent par des récidivistes et des multirécidivistes qui agissent en plein jour, comme en plein nuit, quand un criminel renonce à la vie en société, il doit vivre hors de la société afin qu’il ne puisse plus nuire à la vie et à la sécurité des autres et l’état doit être intransigeant  sur ce constat.     

  • Accaparement  des terres de la vallée

Depuis la  crise financière de 2008, l'accaparement des terres agricoles  s'est amplifié, aggravant sévèrement la situation alimentaire de certains pays africains , au Soudan, achat de  400 000 hectares,, au Mozambique, 6 millions d'hectares , au Madagascar  une tentative  d’achat d'un million d'hectares pour un bail de 99 ans  a avorté à la suite des protestations de la population qui a conduit à la chute du gouvernement en 2009.Le Soudan et l'Éthiopie, deux pays  pauvres très souvent touché par une famine grave et cyclique et vendeurs de terres agricoles !

Paysans sans défense gouvernement complice ou ignorant, ce phénomène est à la mode au Mali, en Angola, au Malawi, Kenya pour y cultiver du maïs, du sorgho, du jatropha  en vue de produire des agrocarburants pour les pays riches. La majorité de ces transactions sur les terres n’est pas pour nourrir mais pour la production des agrocarburants, Qu’en est-il de la Mauritanie ou le Gouvernement cherche coute que coute à spolier les terres de la vallée au profit de ces mêmes investisseurs.

Les terres de la  vallée sont une opportunité économie pour des investisseurs  étrangers et l’état y voit une simplicité de se faire de l’argent, le  gouvernement peut  procéder de deux manières pour rentabiliser ces terres, loué à 99 ans à des investisseurs étrangers (politiques des novices) ou investir  sur nos agriculteurs et dans une agriculture à grande et moyenne échelle (politiques des avisés). L’Europe l’a compris en mettant en place une politique agricole commune(PAC) la dépense alimentaire unilatérale est une option  non envisageable pour l’Union Européenne.

Tourisme – Zone Franche de Nouadhibou

En considérant 2007 comme une année de référence selon les chiffres disponible, le tourisme mauritanien a perdu près de 70% de la sa fréquentation en 2010 qui était établit à 4000 touristes et près de 80% de sa fréquentation en 2012 et 97% de sa fréquentation en 2014.

Depuis la déclaration de la région de Dakhlet Nouadhibou en juin 2013 en Zone franche, nous nous attendions à une amélioration des conditions économiques des populations du nord et de son voisinage par effet de bord. Malheureusement  plus  de deux ans et demi après, l’heure est toujours au coup de pouce des institutions financières (FMI,…), aucune statistique n’est communiqué quand à une réalisation concrète (infrastructure  nouvelle, délocalisation  d’une entreprise extérieure vers ZFN,…). Rien de cela n’est étonnant le déclin du tourisme mauritanien était un signal fort, à cela s’ajoute la menace djihadiste qui plane au sahel qui est traduit par certaines pays occidentaux comme un pays sur liste rouge  n’attire pas les investisseurs étrangers.

La majorité des Mauritaniens n’a jamais vécu de bons moments, depuis 2009 la situation s’empire, dialogue avec l’opposition qui n’arrive pas, envoie des ministres à prêcher la bonne paroles dans leurs régions respectives, des inspections de l’IGE2 toujours positives à des détournements, incitation des généraux  à créer un parti politique, répressions des manifestants, emprisonnement  des défenseurs du peuples, la stagnation du prix de vente du pétrole alors que le prix baisse sur le marché mondial, baisse du prix de fer de prix de près de la moitié, les caisse de l’état vident,… en gros tous les feux sont au rouge.

1 C’était une plaisanterie

2 Inspection Générale de l’Etat

 

Ir. Kalidou Sarr

 

(Reçu à Kassataya le 17 février 2016)

 

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