Esclavage en Mauritanie : le régime de Ould Aziz joue à cache-cache

Les députés mauritaniens ont finalement adopté cette semaine à l'assemblée nationale à Nouakchott le projet de loi incriminant l'esclavage et réprimant les pratiques esclavagistes.

Cette relecture des législateurs stipule l'augmentation des amendes contre les apologistes de l'esclavage et les auteurs de propos esclavagistes.Les députés accordent également une grande attention à la formation des personnes civiles et militaires concernées par ce projet.Pour les observateurs malgré ces amendements l'esclavage en Mauritanie reste tributaire du tribalisme.La volonté politique à elle seule ne suffit pas. Il faut changer les mentalités.

Pas de surprise à l'assemblée nationale. Les députés mauritaniens viennent d'adopter cette semaine et majoritairement le projet de loi incriminant l'esclavage et réprimant les pratiques esclavagistes.Ce dossier brûlant du crime contre l'humanité en gestation depuis maintenant plus d'un demi siècle est loin d'être réglé malgré ces nouvelles mesures qui résident en fait dans la pression des Nations-Unies pour que les autorités de Nouakchott mettent en place une feuille de route pour afficher leur bonne volonté.

Ces résultats sont également dus à la mobilisation en particulier des militants anti-esclavagistes sous la houlette de l'IRA et les ONG nationales et internationales. Nous voici maintenant à une phase cruciale de l'action gouvernementale dans un pays qui compte le plus d'esclaves au monde essentiellement représentés par les Hratins estimés aujourd'hui à plus de 40 pour cent de la population mauritanienne. Cette relecture du projet qui stipule une forte amende contre les apologistes de l'esclavage et les auteurs de propos esclavagistes ne sert à rein si l'appareil de répression et de prévention est en panne c'est à dire au service des féodaux tribalistes reconvertis en lobby ou laxiste devant les fauteurs en eau trouble représentés par des personnalités même de l'administration.

S'attaquer à ce genre de pratiques révolues c'est lutter contre le tribalisme et le régionalisme, deux vieux démons contre l'unité nationale et la cohésion sociale. La formation des personnes civiles et militaires chargées d'appliquer la loi est également sans effet si c'est le régime lui-même qui bafoue ses propres règles. Lutter contre l'esclavage ce n'est pas condamner injustement ceux qui luttent pacifiquement contre ce crime en emprisonnant le président de l'IRA et son vice-président pour avoir participé à une caravane de la liberté contre l'accaparement des terres de la vallée au profit d'investisseurs étrangers.La création de tribunaux spéciaux devra permettre de recevoir les plaintes et de protéger les victimes et surtout de les indemniser après les procès.C'est ainsi que le régime de Ould Aziz joue à cache-cache depuis juillet 2009. Dos au mur après un quinquennat au pouvoir et aprés tant de tergiversations il n'a pas le choix.Appliquer tout bonnement les lois.

Bakala Kane

 

(Reçu à Kassataya le 14 août 2015)

 

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