Droits de l’homme en Mauritanie : Les dossiers sales qui compromettent la prochaine revue à Genève

Alors que la Mauritanie a peaufiné son Rapport national de l’examen périodique universel qu’elle doit présenter en novembre 2015 devant le Conseil des droits de l’homme à Genève, sur l’état des avancées en matière de droits de l’homme, plusieurs dossiers viennent ternir une telle perspective.

Hormis le cas des trois détenus d’opinion leaders d’IRA qui croupissent depuis plus de huit mois dans ses prisons, se greffent les violences contre des journalistes, la persistance de l’esclavage et des actes de discrimination raciale ainsi que le retour de la torture dans les commissariats de police, entre autres.

Malgré une avalanche de textes de lois et la ratification de la quasi-totalité des conventions internationales relatives aux droits de l’homme, la Mauritanie continue d’être le théâtre des pires violations des droits de la personne humaine et de sa dignité. C’est l’avis de plusieurs organisations oeuvrant dans le domaine, notamment l’Observatoire mauritanien des droits de l’homme qui note un recul drastique dans le respect de ces droits, notamment au cours des derniers mois de 2014 et en ce mi 2015. L’organisation cite les entraves dans l’exercice du droit d’expression qui a visé les défenseurs des droits de l’homme et des acteurs des médias.

Recul des droits


Ainsi, l’observateur déplore la détention arbitraire depuis plusieurs mois du président de l’Initiative du mouvement abolitionniste en Mauritanie (IRA) Birame Dah Abeid et de son vice-président Brahim Bilal Ramadan, mais aussi des exactions commises contre le directeur de publication du site « Taqadoumi » le poussant à l’exil, l’arrestation de deux jeunes activistes du « Mouvement du 25 Février », Mohamed Abdou et Sidi Teyib suite à un sit-in de protestation pacifiste et les tortures qu’ils ont subi dans les commissariats de police.

C’est dans ce contexte délétère que l’Etat mauritanien a achevé ses consultations nationales autour du Rapport National de l’Examen Périodique Universel (EPU) qu’elle devra présenter lors de la revue périodique prévue en novembre 2015 devant le Conseil des Droits de l’Homme à Genève. A rappeler que ce rapport est censé corriger les observations formulées lors de son premier EPU en 2010 et les 100 recommandations que les congressistes du monde avaient formulées à son encontre. Ainsi, si des améliorations ont été apportées sur le plan institutionnel dans le registre de la lutte contre l’esclavage, en matière de textes et de révisions, notamment celle incriminant les pratiques esclavagistes, la réalité reste loin de la théorie.

Des cas d’esclavage ont été dénoncés, notamment à R’Kiz et à Tijikja, avant d’être étouffés par l’appareil judiciaire. Ainsi, au lieu d’envoyer les esclavagistes en prison, la justice leur assure l’impunité tandis que l’Etat mauritanien préfère condamner et emprisonner des antiesclavagistes dont le seul tort est d’avoir dénoncé l’esclavage agricole dans la Vallée. Malgré les appels des organisations des droits de l’homme nationales et internationales et ceux de la classe politique appelant à leur libération, le pouvoir continue de persister dans leur emprisonnement, selon l’avis de plusieurs acteurs locaux.

Mort sous la torture


C’est surtout l’affaire d’un gardé-à-vue mort dans un commissariat de police, sous l’effet de la torture selon ses proches, qui défraie la chronique aujourd’hui. Il s’agit du jeune Abderrrahmane Diallo. Victime d’une banale rafle la nuit de l’Aïd El Fitr, il mourra quelques heures après sa détention. Ses parents seront informés de la présence de son corps à l’hôpital Sadaqa dans le quartier périphérique d’Arafat à Nouakchott. Autorisée à l’identifier, sa mère affirme avoir relevé sur son corps des traces de torture. Un sit-in de protestation sera vite organisé par ses proches devant le portail de l’hôpital, vite rejoints par les activistes du mouvement IRA, tandis que les autorités dépêchaient une armada de forces de police et de la garde nationale. Tandis que les proches du jeune Abderrahmane soutenaient la thèse du meurtre par torture, la police évoquait une mort naturelle, argument soutenu par les médecins.

La confrontation allait déboucher sur un face-à-face à caractère ethnique avant que le Procureur de la République n’autorisa l’autopsie réclamée par la famille du disparu. En même temps, une enquête judiciaire fut ouverte sur les circonstances de la mort. Un policier en particulier est visé par les accusations des proches de la victime.

JOB

 

Source : L’Authentic.info

 

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