MEGD’ ALORS : Heureusement qu’il nous reste la Guigui!

Megd’! On tourne en rond sur ce continent pour finalement n’aboutir à rien du tout. J’en viens, des fois, à me demander à quoi servent tous ces megd qu’on arrive à dire, mais qui ne changent pas grand-chose à l’affaire. Et j’en suis tout désespéré. Les événements qui se passent dans certains pays ne servent presque jamais d’exemples à d’autres. Et je suis exaspéré de constater que certains chefs d’Etat n’ont pas trouvé autre chose à faire de leur vie que de s’accrocher au pouvoir comme des chauves-souris à la branche d’un arbre.
 

 

Megd’! Quand ils acceptent d’organiser des élections, c’est pour ne jamais les perdre. Même lorsque les règles du jeu le leur interdisent, ils font des pieds et des mains pour se présenter. D’ailleurs, ils s’en foutent si rondement de ces règles qu’ils n’hésitent pas à tout piétiner sur leur chemin, y compris les opposants, pour se maintenir au pouvoir. Ils sont si égoïstes qu’ils veulent le pouvoir, tout le pouvoir pour eux seulement et tout le temps qu’ils sont capables d’être vivant.

Megd’! Et moi dans tout ça, on me demande d’être tout le temps électeur. Tout ce qu’ils attendent de moi, c’est que je leur accorde mon suffrage. Et pour le reste, ils n’en ont rien à cirer jusqu’aux prochaines élections. Pendant que je crache la poussière dans mon non-loti et que je cuis sous le soleil comme un vieux mouton de Tabaski, sans Guigui ni eau glacée, eux, ils peuvent continuer à se la couler douce dans l’opulence et dans la clim.
 

Megd’! C’est vrai qu’ici au Faso, on a plus de chance qu’en R-décès, qu’au pays de l’héritier d’y-a-des-morts ou qu’au pays du Brûle-ou-dit-non- à un «troisième mandat». Depuis que nous avons réussi à chasser notre président comme un rat voleur, on est passé champion dans le classement mondial de l’insurrection populaire. A défaut d’avancer aussi vite sur l’échelle du développement humain durable, de la liberté de presse ou encore de la vie-moins-chère, on peut au moins se féliciter d’avoir fait cesser une occasion de megd. Quitte à en permettre une autre aux prochaines élections.
Megd’alors!

 

 

Source : Journal du Jeudi  (Burkina Faso)

 

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