Le pesant silence des dirigeants africains sur les naufrages de migrants

Les leaders du continents sont restés muets devant le drame humain au large des côtes méditerranéennes.

Face au drame des naufrages à répétition d'embarcations transportant des migrants en Méditerranée, qui ont fait plusieurs milliers de morts en avril, les dirigeants européens ont réagi avec vigueur – même si la baisse drastique du budget de l'Union européenne pour les opérations de sauvetage est l'une des causes des catastrophes à répétition. Mais sur l'autre rive du continent, les leaders africains se sont murés dans un silence pesant face au drame humain qui touche leur continent. Une forte proportion des réfugiés qui cherchent à gagner les côtes de l'Europe via des embarcations de fortune sont en effet originaires de Libye, d'Erythrée, de Somalie, de Centrafrique ou de d'autres pays africains.

Alors pourquoi les chefs d'Etats du continent ou l'Union africaine (UA) sont-ils restés silencieux ?

"La présidente de l'UA, Nkosazana Dlamini-Zuma, a présenté ses condoléances et a appellé à plus de dialogue. Le président du Sénégal, Macky Sall, a tenu a "salué la mémoire des victimes". Mais au-delà de telles remarques, le relatif manque de réactions des dirigeants africains est révélateur", écrit le New York Times sur son site. 

"Personne ne se sent concerné"

Dans les colonnes du journal sénégalais Le Quotidien, "on constate le silence bavard des autorités politiques africaines sur cette situation. Tout le monde fait le dos rond. Aucune organisation continentale ou régionale africaine ne daigne montrer sa préoccupation ou son émotion", écrit le chroniqueur Madiambale Diagne. "C’est comme si personne ne se sent concerné quand on étale des centaines de cadavres de jeunes gens qui fuient la pauvreté ou la persécution politique et risquent ainsi leur vie. Quel est le chef d’Etat africain qui s’est senti interpellé par une telle situation." 

Les silences en disent parfois plus qu'un long discours. Pour le New York Times, "ce mutisme est une preuve implicite, à minima, que les dirigeants africains ne sont pas choqués devant les dizaines de milliers de leurs citoyens qui risquent leur vie en mer plutôt qu'endurer de dures conditions de vie dans leur pays d'origine."

 

Source : SlateAfrique

 

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