Visite présidentielle à l’Est : des projets et des gestes

La visite, à pas de charge, du président de la République se poursuit dans les régions de l’est du pays. Après le Hodh El Chargui, c’est au tour du Hodh El Gharbi.

 

Au cours de cette randonnée qui a déplacé le centre de gravité du pays à l’Est, le président de la République a choisi de parler très peu de politique, préférant se focaliser sur les inaugurations, visites de chantiers et autres palabres avec les populations. Les hôtes de Mohamed Ould Abdel Aziz se relaient, au cours des fameuses réunions de cadres, pour exalter les vertus de la Rectification. Tous, hormis ceux qui ont exprimé, en brandissant des bidons jaunes vides, leur problème d’eau, rivalisent en éloge à l’endroit du président très aimé de notre République du Gondwana.

Toutes les réalisations y passent : routes, hydraulique, santé éducation, électricité… En cette année de sécheresse et d’éducation, le Président parle des préoccupations de ses concitoyens. Il se permet un geste, envers une dame qui vient d’accoucher. Généreux, notre Président. On se croirait sous l’ère Ould Taya, avec les campagnes du Livre et du savoir pour tous, de la lutte contre l’analphabétisme. Un rendez-vous avec les populations. Ça sent du déjà vu et du déjà vécu. Ould Taya était passé par là.
 

Espérons, tout de même, que les insuffisances qui seront et sont, d’ailleurs déjà, constatées sur le terrain, sur l’exécution des projets seront rapidement corrigées, pour le bien-être  des populations. Il ne sert à rien de monter des investissements dans les plus lointaines localités du pays, pour des populations qui en ont cruellement besoin, s’ils ne sont pas bien exécutés et que les bénéficiaires ne s’en approprient pas. Nombre de nos ouvrages pêchent dans leur exécution et leur suivi. L’ANESP doit ouvrir grands les yeux pour une grande efficience des projets et programmes.
 
Dialogue : qui ne dit mot consent ?
 

Même si le Raïs n’a pas fait allusion au dialogue politique en perspective et la probable modification de la Constitution, la visite dans les deux Hodhs, avec ses inaugurations ou poses de première pierre de projets sociaux par ci, visites de chantier par-là, sa tournée n’est ni de popote, ni de routine, encore moins « simple visite de travail » : elle a un objectif politique inavoué, estime l’opposition dont une partie parle, carrément, de « diversion ».
 

Pourtant, bon nombre de Mauritaniens attendaient le Raïs sur le dialogue en perspective. Dans ce bastion électoral, ils voulaient entendre le Président se prononcer ou répondre à certaines doléances de l’opposition, notamment la « régularisation » de la situation du BASEP, la neutralité de l’armée et sa propre fortune. Mais il n’en a cure ; laissant le soin à son ministre secrétaire général de la Présidence, le docteur Moulaye ould Mohamed Laghdaf à qui il a confié le dossier. Histoire de suggérer, probablement, que le Président préside, d’abord, le quotidien de ses citoyens. En tout cas, sa visite, coïncidant avec la finalisation du document de dialogue, entre le pouvoir et l’opposition, aura offert, à cette dernière, l’occasion de poursuivre les pourparlers en son sein, afin de mieux peaufiner sa stratégie, puisque le « monsieur Dialogue » du pouvoir avait décidé de surseoir à toutes les activités relatives au dossier, en raison du voyage du président de la République dans son terroir.
 

DL

 

Source : Le Calame

 

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