N’extradez Jammeh les réfugiés gambiens !

La situation qui prévaut en Gambie après le putsch avorté mardi dernier avec l’arrestation des proches des présumés auteurs de ce coup d’Etat inquiète les organisations de défense des droits de l’Homme.

 

Dans un communiqué conjoint, la Raddho, la Ligue sénégalaise des droits de l’Homme (Lsdh), la section sénégalaise d’Amnesty international et Article 19 «condamnent les arrestations arbitraires en cours en Gambie du seul fait de la proximité avec les présumés auteurs des évènements susvisés». Ces organisations qui réitèrent leur «ferme opposition à toute forme d’accession au pouvoir par des procédés non constitutionnels» craignent toutefois «une répression sans discernement dans une logique de terreur tous azimuts». D’ailleurs, pour conforter les craintes de ces organisations, une source diplomatique à Banjul, interrogée dans Jeune Afrique, a informé que «les accusations fusent de partout». Selon cette source, «les noms de personnalités militaires et civiles commencent à tomber sur la table de la Nia (National intelligence agency)». «Je crains que des innocents soient pris à partie par simple dénonciation», a commenté cette source sous couvert de l’anonymat dans Jeune Afrique. 

Soucieux du sort qui sera réservé aux présumés complices de ces putschistes, ces défenseurs des droits de l’Homme, dans un document conjoint, recommandent au gouvernement bissau-guinéen «de ne pas extrader les personnes arrêtées sur son territoire vers la Gambie où celles-ci risquent d’être exécutées ou la peine de mort». Par la même occasion, ces organisations «exhortent les autorités gambiennes, le gouvernement et les Forces de sécurité et de défense à agir dans le plein respect des droits humains, conformément à leurs engagements vis-à-vis des instruments juridiques internationaux et régionaux».
 

Par ailleurs, ces organisations fustigent encore les violations des droits de l’Homme commises dans ce pays notamment avec la répression successive contre les journalistes, les défenseurs des droits humains, les militants de partis politiques et de mouvements citoyens, qui ont con­traint de nombreux citoyens gambiens à opter pour l’exil forcé. Face à cette situation, elles «lancent un ap­pel pressant aux Nations unies, à ­l’Union africaine et à la Com­­­mu­nauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) pour l’ouverture d’une enquête transparente et impartiale sur les violations graves et répétées des droits hu­mains commises en Gambie au cours de ces deux dernières décennies».

 

Dieynaba KANE

 

Source : Le Quotidien (Sénégal)

 

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