Les hauts fonctionnaires de l’administration publique vont être rétablis dans “leurs droits”. La décision a été prise par le président de la République qui en a informé la semaine dernière son Premier ministre et son ministre des Finances.
Il y a cinq ans, le président de la République, dans une vaste opération d’assainissement des fonds publics et pour davantage réguler les dépenses publiques, avait décidé de mettre fin à certains avantages des fonctionnaires. Ainsi, des indemnités étaient dorénavant versées aux ayants-droits pour compenser les avantages sinon, les droits acquis, du fait de leur statut acquis par jurisprudence.
Le logement administratif, la voiture de service, le carburant pour certains, les factures d’électricité et de téléphone, étaient supprimés.
Tous les fonctionnaires étaient finalement logés à la même enseigne avec des primes de compensation calculées en fonction du rang de chacun au sein de l’administration publique. Seuls les ministres et les secrétaires généraux avaient conservés certains égards circonscrits autour d’un logement, une voiture pour la famille et un employé de maison.
La mesure certes très impopulaire, avait toutefois fini par offrir une importante bouffée d’oxygène aux finances publiques qui s’en portèrent mieux. L’Etat serait en effet parvenu à économiser près de 90 millions d’ouguiyas annuellement, depuis cet avènement. Au demeurant, si le président a pu alléger les charges du gouvernement, il a conséquemment, détruit l’image des fonctionnaires. Depuis en effet, il n’est pas rare de rencontrer des hauts fonctionnaires dans un taxi ou un bus alors qu’ils se rendent à leur lieu de travail. Depuis aussi, il n’est pas rare de voir la maison d’un haut cadre de l’Etat sans électricité ou sans eau, suite à des impayés de factures à la Somelec ou à la Snde.
Les mesures dites d’austérité, prises par le président de la République ont ainsi fini par écorcher l’image du fonctionnaire en Mauritanie. Depuis toujours le fonctionnaire incarnait l’Etat et bénéficiait auprès des populations, du respect digne de son rang. Une telle image, les fonctionnaires l’avaient cultivée depuis le départ du colonisateur qu’il avait supplée dans l’administration. Depuis, il disposait de moyens conséquents pour garder intacte son image. En lui ôtant les avantages matériels acquis depuis la nuit des temps, le président de la République l’a banalisé, s’il ne l’a pas humilié. Sans ressources véritables dans lesquelles il « piochait » pour venir en soutien à la collectivité, le fonctionnaire qui n’avait plus que son salaire, qui lui permettait à peine de survivre et d’entretenir sa famille.
Très peu motivé conséquemment, le cadre de l’administration avait très peu l’esprit à la tâche. N’étant désormais plus ce soutien capable de soutenir ses proches, il se confondait souvent avec ceux-ci. Et ce serait conscient de cet état de fait que le président de la République a décidé de revoir la situation des hauts fonctionnaires de l’Etat. Il s’agira de rehausser l’image du fonctionnaire et donc de l’administration publique aux yeux des citoyens. Une commission devrait être mise en place dans les jours qui viennent qui devra redéfinir le statut des hauts cadres de l’administration publique, et le cas échéant, voir comment amener ceux-ci à retrouver leur place dans la société. Tout porte à croire que l’une des premières mesures qui seraient mises en place consisterait à remettre à leur disposition des voitures de service, et des logements administratifs. Auparavant la question qui se pose est de définir le statut du haut fonctionnaire et surtout quelle fonction mérite des égards !
Ahmed. B
Source : L’Authentic.info
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