Mauritanie : le second quinquennat de Ould Aziz sur fond de répression de l’IRA

L'attention des observateurs est focalisée depuis des semaines sur l'arrestation arbitraire du président de l'Initiative pour la Résurgence du Mouvement Abolitionniste ( IRA) et 9 autres combattants de la liberté emprisonnés à Rosso dans le Sud de la Mauritanie en attente d'un procés.Ils sont accusés par les autorités de Nouakchott pour «  incitation à la violence, trouble à l'ordre public,outrage à l'autorité et appartenance à une organisation non reconnue » suite à la caravane contre l'esclavage foncier le 11 novembre dernier dans la capitale du Trarza à l'initiative de l'organisation anti esclavagiste.

Cette violation de la liberté de manifester contraire à la constitution mauritanienne ressemble fort à une chasse aux « minorités ethniques agissantes » dont l'organisation anti esclavagiste en constitue un des exemples les plus significatifs à l'heure actuelle.

 

Le président mauritanien l'avait promis dans son discours d'investiture pour marquer son second quinquennat.Des mois après Ould Aziz l'a fait.Les menaces contre ce qu'il qualifiait de mouvements extrémistes et tendance communautariste qui minent l'unité nationale et la cohésion sociale. Le président réélu faisait allusion à l'IRA en première ligne, les salafistes du parti islamiste TAWASSOUL et peut être dans une moindre mesure les Forces Progressistes du Changement (FPC).Le président de l'IRA et 9 autres militants des droits de l'homme en payent les frais aujourd'hui après avoir initié une caravane contre l'esclavage foncier dans la capitale du Trarza le 11 novembre dernier. Cette manifestation pacifique pour dénoncer l'accaparement des terres agricoles de la Vallée du Fleuve Sénégal est considérée par les autorités de Nouakchott comme un trouble à l'ordre public et incitation à la violence. Bien entendu cette violation grave des libertés de manifester provoque depuis quelques semaines à Nouakchott et à l'étranger des protestations et l'indignation.

L'inquiétude monte dans le pays et en particulier à Rosso où les observateurs s'attendent à un procés spectaculaire des abolitionnistes et croient que la Mauritanie contient une masse critique de gens toutes tendances confondues contre l'injustice et l'arbitraire.En basculant dans l'apathie le régime de Ould Aziz devra s'attendre à un réveil d'un nationalisme étroit contraire à l'unité nationale.Personne ne le souhaite.L'état actuel du pays exige un dialogue avec toutes les communautés et toutes les forces politiques.Plusieurs pratiques nous rappellent le régime de Ould Taya comme l'exclusion et la répression de la communauté noire.Celles-ci doivent être révisées au nom du principe sacro saint de l'égalité et la justice pour tous.Le respect du droit doit demeurer la règle fondamentale de tout locataire du palais de Nouakchott.La libération du président de l'IRA ainsi que les autres co détenus s'inscrit dans ce cadre.

 

Bakala Kane

 

(Reçu à KASSATAYA le 22 novembre  2014)

 

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