Après Malabo et le Tchad où il s’était rendu pour inviter ses pairs du continent à resserrer l’étau autour de la maladie Ebola et accélérer l’exécution du projet du Centre de prévention des maladies en Afrique, le président Mohamed Ould Abdel Aziz met les bouchées doubles pour circonscrire l’introduction du virus dans le pays. Le ministre de la Santé, Ahmedou Ould Hademine Ould Jelvoune vient d’annoncer un plan de bataille contre cette maladie qui fait des ravages en Afrique.
La Mauritanie a décidé de s’engager contre EBOLa, cette fièvre virale qui a fait près de 3000 mors en Afrique ce dernier trimestre. Dans sa dernière sortie, au cours du point de presse organisé à la fin de la réunion hebdomadaire du Conseil des ministres le jeudi 19 septembre 2014, le ministre de la Santé, Ahmedou Ould Hademine Ould Jelvoune a déclaré que son département a pris toutes les dispositions nécessaires pour faire face à la maladie Ebola.
Cette offensive de grande ampleur concerne selon lui, les points de passage aux frontières, et se traduit d’ores et déjà par des dispositions particulières prises au niveau des hôpitaux, mais surtout par la mise sur pied d’une Commission centrale qui sera chargée du suivi de l’évolution et de l’expansion de la maladie dans le monde. Il a déclaré également que des rapports périodiques en provenance des administrations sur l’ensemble du territoire national indiquent clairement l’absence de tout cas d’Ebola en Mauritanie. Selon lui, le département de la Santé a mis en place à Nouakchott, un centre équipé de tous les moyens nécessaires pour faire face à l’apparition d’éventuels cas et leur isolement sous surveillance médicale. « Le Ministre de la Santé est la seule habileté à traiter les malades et a le droit de garder secret le lieu où est logé cette structure jusqu’au moment opportun a-t-il déclaré à un journaliste qui cherchait à savoir l’emplacement de ce centre d’isolement.
Il faut dire que la maladie d’Ebola constitue aujourd’hui la priorité sanitaire mondiale et mobilise des armées d’experts et de chercheurs. Des pays entiers, comme la Sierra Leone, la Guinée, le Libéria, entre autres sont presque isolés du reste du monde à cause des ravages causés par cette maladie déclarée par l’Organisation mondiale de la santé comme le plus dangereux fléau du siècle.
En Mauritanie, deux alertes majeures avaient prédit le pire. Le premier, lorsqu’un cas d’Ebola fut signalé au Sénégal voisin, le second lorsqu’un cas supposé fut déclaré à Aïn Varba, avant que les spécialistes ne découvrirent qu’il s’agissait d’un cas de fièvre normale. Dans ce branle-bas de combat planétaire contre une maladie qui a déjà provoqué plus de 2.000 morts, la Mauritanie bétonne ses dispositifs sanitaires tant à l’intérieur du pays qu’aux frontières terrestres, aériennes et maritimes. Washington qui avait abrité en août dernier le Sommet USA-Afrique, avait donné une large part à la problématique de Ebola. Une thématique qui a fait l’essentiel du discours de Mohamed Ould Abdel Aziz devant ses pairs à Malabo et dans lequel il avait appelé à la mobilisation des ressources financières adéquates et celle de la communauté internationale.
En plus de la feuille de route de l’OMS, l’Afrique pourra également compter sur le plan Obama pour la lutte contre la maladie, qui prévoit l’ouverture de 17 centres de traitement. Selon un dernier décompte de l’OMS, Ebola a déjà tué 2.461 personnes sur 4.985 cas recensés. Pour les experts, c’est la sécurité mondiale qui est aujourd’hui menacée.
Cheikh Aïdara
Source : Lauthentic.info
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