Partez et ne revenez plus ! C'est le message du Qatar à sept dirigeants de l'organisation des Frères Musulmans qui ont été invité à quitter le territoire et à ne plus y revenir en application des termes de "l'accord de réconciliation" entre les Etats du Golfe.
Les dirigeants des Frères Musulmans invités à quitter le territoire sont Mahmoud Hussein, Secrétaire général de l'organisation, Amr Darrag, ancien ministre de la coopération internationale, Achraf Badredinne, président de la commission économique dans l'ancien majliss echoura, Jamal Abdelsatar, membre du majliss echoura de l'organisation, Hamza Zaoubaa et le prêcheur Wajdi Ghanim et Issam Talima.
La décision d'éloigner ces dirigeants "FM" s'accompagne d'une mesure d'interdiction de passage sur la chaine Al-Jazira d'un certain nombre d'opposants égyptiens au coup d'Etat. L'organisation internationale des FM œuvre à trouver des nouvelles villes de résidence pour les dirigeants éloignés en Grande Bretagne, Suisse, Turquie et Malaisie.
Certaines sources indiquent que le Qatar a également décidé d'éloigner du pays l'opposant émirati Ahmed Hussein Eddeki, le SG du parti Ouma. L'émirat aurait même décidé de faire baisser le niveau de représentation du Hamas en attendant son transfert vers la Syrie et/ou la Tunisie.
Les mesures décidées par le Qatar sont un signe "bonne volonté" en direction des autres Etats du Golfe, l'Arabie Saoudite, les Emirats et le Bahrein, qui ont décidé de rappeler leurs ambassadeurs de Doha en juin dernier.
El Jazira change de "ton"
Dans un post sur sa page Facebook, Amr Darrag, a indiqué "comprendre parfaitement la situation qui prévaut dans la région… Et pour lever tout embarras chez l'Etat du Qatar où l'on n'a trouvé que le respect et la bienvenue, des membres du parti de la Liberte et de la Justice et de l'organisation des Frères Musulmans ont répondu favorablement à la demande qui leur a été faite de changer leur résidence hors du Qatar".
La décision du Qatar qui a donné "une semaine" aux dirigeants concernés pour trouver une autre résidence ne surprend pas l'éditorialiste Abdelbari Atwan.
L'Etat du Qatar, explique-t-il, a tergiversé pendant des mois face aux pressions saoudiennes qui ont adressé un "ultime avertissement" le 30 août dernier, lors d'une "visite éclair" de deux heures de l'émir Saoud Al Fayçal, ministre des affaires étrangères saoudien.
Abdelbari Atwan se demande quelles autres mesures suivront et constate déjà que la ligne éditoriale d'Al Jazira sur la couverture de l'Egypte est devenue "plus modérée" et "moins agitatrice" par rapport à ce qu'il était durant les mois qui ont suivi la chute de Sissi.
Hebba Selim
Source : HuffPost Maghreb/Algérie
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