Mauritanie : dialogue bloqué entre l’opposition et le pouvoir

Sans surprise, Mohamed Ould Abdel Aziz a annoncé mercredi 23 avril qu'il briguera un second mandat à la tête de la Mauritanie lors de l'élection du 21 juin 2014. Dans le même temps, il a annoncé que le dialogue avec l'opposition se poursuivait. Un dialogue pourtant bloqué depuis plus d'une semaine.

 

Dimanche dernier, la présidence a convoqué le collège électoral pour le premier tour de la présidentielle le 21 juin. Une preuve que le gouvernement veut passer en force et fait semblant de dialoguer estime le Forum national pour la démocratie et l'unité (FNDU).

 

Le Forum considère que ce calendrier ne l’engage pas et qu’il ne peut pas y participer.

Yayah Ould Waghfle chef de la délégation du FNDU 25/04/2014 – par Pierre Pinto écouter

Pour poursuivre les débats malgré cette convocation, le forum souhaite que le pouvoir s'engage par écrit à appliquer tous les accords éventuels du dialogue, en particulier sur un calendrier électoral consensuel. Pour le FNDU, mentionner explicitement le calendrier est indispensable. Il craint sinon que le pouvoir, même s'il s'engageait sur des réformes garantissant un scrutin transparent, persiste à imposer la date du 21 juin. Le délai serait alors trop court pour mettre en place les réformes estime le forum, qui vise, de facto, un report de l'élection.

« Si nous tombons d'accord, il sera légitime de reporter, mais nous ne pouvons l'accepter a priori », réplique Sidi Ould Zein, ministre de la Justice. « Le gouvernement se doit d'abord de respecter les délais constitutionnels. Imaginez que nous ne convoquions pas le collège électoral dans les temps et que le dialogue n'aboutisse pas : l'opposition pourrait légitimement taxer l'élection de juin d'illégale », explique-t-il.

Dès le départ, on a compris que l’opposition gagnait du temps.

Sidi Ould Zeinministre mauritanien de la Justice 25/04/2014 – par Laura Martel écouter

Pour le ministre, les partis du Forum, divisés et sans programme, cherchent n’importe quel prétexte pour ne pas aller à l'élection. Les deux camps se disent pessimistes sur une reprise du dialogue. Mais aucun ne veut prendre la responsabilité de le rompre officiellement.

 

Source : RFI

 

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