Editorial de KASSATAYA : Wagne Abdoulaye, le nouvel ambassadeur de Mauritanie en France attendu… de pied ferme.

M. Wagne Abdoulaye Idrissa, nouvel ambassadeur de Mauritanie en France. Source anonymeLa désignation d’un nouvel ambassadeur en France en la personne de M. WAGNE Abdoulaye Idrissa sonne pour les Mauritaniens de France comme une opportunité de mettre un terme au climat conflictuel qui a marqué leur relation avec le précédant ambassadeur M. Ould Brahim Khlil. Pour autant, le nouvel ambassadeur n’en sera pas moins soumis à l’épreuve. Il sera jugé principalement sur deux fronts.

Il devra certainement dès son installation prendre à bras-le-corps l’épineuse question des conditions dans lesquelles se déroule l’enrôlement des populations. Cette opération a été émaillée depuis son lancement en 2012 par une série continue de marches, de sit-in et d’occupations de l’ambassade de Mauritanie à Paris. Ces actions ont eu pour effet d’inviter les riverains de la rue Montevideo (où se trouve l’ambassade), les responsables d’associations de défense des droits de l’homme et même des élus dans le débat sur les conditions de l’enrôlement. Les manifestants demandent surtout une chose : que la carte de séjour française cesse d’être une pièce exigible pour le Mauritanien désireux de s’enrôler en France. Si le changement d’ambassadeur a pour finalité de mettre un nouvel homme pour poursuivre la même politique autant garder le titulaire.

Le second point, lié au précédent, consiste à rétablir des relations de confiance entre l’ambassade et ses usagers. Le contact doit être régulier et apaisé. C’est valable pour l’ambassade à Paris comme pour toutes les autres. L’ambassadeur doit aller au contact de ses administrés et s’enquérir de leurs situations. Il pourrait, s’il le souhaite, s’appuyer sur le réseau associatif très dense en France : travailleurs, associations villageoises, associations de défense des droits… Il ne doit pas s’isoler du terrain en s’enfermant dans sa tour d’ivoire. Il doit sortir l’ambassade de cette culture de la suspicion générale qui postule que la France est envahie par des faussaires qui se présentent frauduleusement comme Mauritaniens. Les parents d’un congolais ne vont pas remuer ciel et terre pour aller enterrer leur fils défunt dans un village perdu dans le sud de la Mauritanie. A supposer même que des étrangers aient usé de papiers mauritaniens pour obtenir des titres de séjour en France, ce n’est certainement pas pour venir construire et investir en Mauritanie. Une fois que leur but atteint, ils en oublient jusqu’à l’orthographe du nom de notre pays.

Alors, et alors seulement, les Mauritaniens de l’étranger pourraient être rassurés et s’impliquer davantage dans le développement de leur pays. Ils deviendraient citoyens actifs par exemple en allant à l’assaut de positions comme celles des sénateurs des Mauritaniens de l’étranger dont le mandat va être bientôt renouvelé. Sinon, ils scanderont encore longtemps, « carte séjour mine ngalaa heene » (Nous n’en voulons pas).

Abdoulaye DIAGANA

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