La Boutique du Droit assiste les Sénégalaises en quête de justice

Au Sénégal, une association de juristes a ouvert la Boutique du Droit à Dakar. Les femmes viennent y chercher des conseils et une assistance juridique gratuite. Nombre d’entre elles ont été victimes de viols et de violences conjugales.

 

La boutique ne ressemble en rien aux échoppes des commerçants voisins et aux étals surchargés de marchandises dans le quartier animé de la Medina, à Dakar. Ici, les femmes ne viennent pas acheter de quoi cuisiner, elles viennent chercher conseil. Depuis 2008, une armée de juristes – environ 150 – membres de l’Association des juristes sénégalaises (AJS) dispensent dans la Boutique du Droit une assistance judiciaire et juridique gratuite, destinée en particulier aux femmes victimes de violences.

Dans ce local officie Marie-Delphine Ndiaye, l’une des fondatrices de la Boutique du Droit. Son credo ? "Promouvoir une justice pour tous, en particulier pour les femmes, grandes oubliées du système sénégalais." Elle reçoit à son bureau tous ceux qui n’ont pas les moyens d’avoir recours à un avocat. "Ce que nous faisons, c'est une justice de proximité, explique Marie-Delphine. Inviter les justiciables qui ont des difficultés à venir nous voir afin que nous puissions leur porter assistance et conseil".

Dans les couloirs du local, beaucoup de femmes victimes de viols ou de violences conjugales. L’une d’entre elles attend Marie-Delphine. Cette femme, qui souhaite conserver l’anonymat, a été aspergée d’acide par son mari, un homme qui la bat depuis des années. "Il m’a versé quelque chose. Aussitôt, j’ai pris feu, témoigne-t-elle. J’ai crié, crié, crié, ce sont les voisines qui m’ont aidée. [Mon mari, NDLR] me menaçait à chaque fois [qu’il levait la main sur moi, NDLR]. 'Si tu dis que c’est moi qui te bats, je vais t’enfermer'". Marie-Delphine l’aidera à porter plainte, puis suivre son dossier jusqu’à un éventuel procès.

Faciliter l’accès des femmes à la propriété

En plus des consultations gratuites, la Boutique du Droit a mis en place un numéro vert pour que les populations plus éloignées de la capitale sénégalaise puissent également bénéficier des conseils juridiques. "Nous recevons des coups de téléphone des zones rurales concernant le Droit de la famille, le divorce, par exemple, explique Aminata Samb, l’une des consultantes de la Boutique. Ça peut être aussi des histoires de succession, le droit foncier ou même le droit du travail."

Le droit foncier est devenu au Sénégal une priorité pour faciliter l’accès des femmes à la propriété des terres. "Le paradoxe, commente Marie-Delphine Ndiaye, c’est que seulement 1 % des femmes sont détentrices de terres alors que 70 % de la main d’œuvre paysanne est féminine".

 

Source : France24

 

Diffusion partielle ou totale interdite sans la mention : Source : www.kassataya.com

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page