Loupe du Jour : Examen de rattrapage ou nouvel exercice de diversion politique !

Le temps n’attend plus pour la course à la présidence de la République.L'horloge marquant la fin du mandat de Mohamed Ould Abdel Aziz livre ses derniers tic-tics.

 

Un candidat déjà sur la ligne du front attend de savoir qui sera son rival de taille pour affûter ses armes et se mettre en ordre de bataille.

Mohamed Ould Abdel Aziz ne se fait pas trop d’illusions sur les enjeux de ces prochaines consultations en termes de moyens à mobiliser, d’adversaires à affaiblir, d’alliances fortes à contacter de réglages importantes à opérer .

Il mesure désormais les conséquences à tirer des élections législatives et municipales et des nombreuses défaillances techniques relevées dans le travail calamiteux de la Ceni et de ses démembrements.

Ayant mis à l’épreuve tous les partis de la majorité, il sait ce que valent les uns et les autres. Avec un peu de récul il commence à voir plus net , à distinguer entre les informations qui lui ont été rapportées avec profusion sans être toutes justes .

Le boycott de la COD constitue pour lui un indicateur de taille sur le poids de ces formations et sur l’impact de cette absence de ces partis sur le processus démocratique .

Finalement le doute est-il de mise sur toute la ligne électorale. Des chiffres sur le taux de participation en passant par les classements des partis par « ordre de mérite » jusqu’aux plus petits détails donnés par la commission nationale électorale indépendante, tout est à relativiser voir .

Le Président semble avoir décortiqué toute la réalité pour se rendre à l’évidence que le boycott de la COD n’est pas une banalité. Au contraire cela a pesé sur la crédibilité des scrutins.

Si ce scénario se poursuit jusqu’à la présidentielle, la démocratie mauritanienne prendrait un sérieux coup et son image de nouveau président en exercice de l’UA pourrait bien en pâtir.

Pour toutes ces raisons et avant que le temps ne ferme la voie à des pourparlers entre lui et ses adversaires politiques déclarés , Aziz serait prêt à écouter la COD et à céder à certaines de ses doléances. Tout ou en partie bien sûr sauf son départ.

Le terrain est en train d’être balisé pour aider à faciliter cette nouvelle initiative qui commence à faire bouger les politiques. Sauf que le Président Messaoud jusque-là un médiateur infatigable a surpris par ses déclarations qui rejettent tout nouveau dialogue entre l’opposition et le pouvoir.

D’aucuns jugent à travers cette attitude de rejet du pachyderme politique un signe de protestation contre ce qui pourrait être vu comme une sorte d’isolement programmé à l’endroit du leader de APP dont la pugnacité semble avoir diminué au sortir des élections passées et suite à son départ de la chambre basse du parlement.

Pour qui sait aussi les intrigues politiques qui se nouent à l’approche de toute élection ne doit pas être pris de court face aux nombreux retournements de situations que peuvent engendrer les calculs politiques.

Personne ne doit dicter sa loi ni faire prévaloir ses intérêts contre toute solution qui ramènerait à la raison les leaders politiques. Le plus important à l’heure actuelle où la présidentielle pointe à l’horizon, c’est de remettre à plat la CENI , de fixer des garanties de transparence avec des mécanismes clairs pour permettre à tous les acteurs de se mettre d’accord autour d’un cadre consensuel.

Quiconque veut s’y opposer est loin de ce que souhaitent les mauritaniens. Le président doit enfin sortir de son mur de béton pour voir plus clair l'avenir politique du pays .

De son côté la COD ne doit pas rater l’occasion pour rectifier le tir et entrer avec force dans la compétition. D’autant plus que ses troupes se sont dispersées dans les nuages du boycott.

 

Cheikh Tidiane Dia

 

Source : Le Rénovateur Quotidien

 

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