Présidentielles de 2014 : Pronostic pour une sortie de… caserne

Les candidats potentiels. Outre le Président actuel, M. Mohamed Ould Abdel Aziz, candidat à sa propre succession (et probablement à celles des autres), on peut s’attendre à plusieurs catégories de candidats.

Les candidats ‘’ historiques’’, c'est-à-dire ceux qui se sont déjà présentés à des élections présidentielles aux noms de leurs partis : Ahmed Ould Daddah, Messoud Ouls Boulkheir, Ibrahima Moctar Sarr, Mohamed Ould Mouloud, Jemil Mensour, et Ely Ould Mohamed Vall.

Pour cette catégorie de candidats, il convient de rappeler, qu’à l’exception du score obtenu par AOD, alors candidat unique de l’opposition, aux élections de 1992, celle-ci n’a jamais réussi à se mettre d’accord sur un candidat unique ni enregistré des résultats de nature à inquiéter le candidat du parti au pouvoir.

De plus, on sait aujourd’hui, que ce que l’on appelle l’opposition démocratique, est loin d’être ce qu’il était, en matière de cohésion, de solidarité, d’unité d’action.

Toutes choses qui n’augurent pas de la facilité du choix d’un candidat unique pour défendre les couleurs de l’opposition aux prochaines Présidentielles. Sauf miracle.

Et si miracle il y aura, il faudrait que le candidat choisi ne soit pas seulement celui de l’ »unité de l’opposition », mais qu’il ait d’autres atouts, dont manque bien souvent celle-ci : charisme, expérience, moyens, leadership, qui constituent l’attrait qui pourrait faire passer le message de l’opposition auprès des électeurs (nombreux) qui croient davantage aux qualités du candidat, qu’aux principes énoncés par les partis.

Si donc, et c’est fort probable, l’opposition démocratique renoue avec l’égoïsme de certains de ses chefs historiques, avec les considérations régionales, tribales, ou nationalistes, et se met à exposer ses divisions internes à un électorat qui a du mal à continuer à croire aux promesses qu’on lui a toujours faites, mais dont il n’a jamais vu de résultats concrets, les scores seront alors plus mauvais que jamais, et le statuquo sera reconduit

-Les candidats d’opportunité, ceux qui savent ‘’tirer les marrons du feu’’. Le paysage politique actuel, encore sous l’effet des erreurs électorales de l’UPRDS et des essais, non transformés, du Présidents Aziz au cours de son premier mandat, est caractérisé par un sentiment de « ras-le-bol » et une énorme déception de la manière dont le pays est gouverné.

Seuls quelques rares initiés ont su tirer profit des erreurs du pouvoir pour accumuler certains avantages matériels et politiques et se constituer de solides bases électorales, avec parfois l’assentiment, au moins tacite, du Sultan.

La multitude de « partillons », de Moubadaras (inititives) et de repreneurs de partis politiques légalement constitués, qui ont tenu la dragée haute aux dinosaures de l’UPRDS, au point de les déstabiliser dans leurs propres fiefs, constituent la partie visible de la stratégie de ces nouveaux "opportunistes".

La porosité des frontières dont ils ont fait preuve avec certains pans de l’opposition, dialoguiste ou non, montre qu’en cas de besoin, des alliances électorales pourraient être envisagées.

Ces nouveaux ambitieux pourraient se doter d’un candidat, qui, a défaut d’être élu au premier tour, pourrait renforcer les positions du Candidat Aziz, en cas de menace sérieuse, pour celui-ci.

-Les candidats « revanchards », qui pourraient venir aussi bien des rangs de la majorité, de ceux de l’opposition, ou de la société civile.

Etant donnée la grande secousse que vient de subir l’arbre de la majorité, bien de grosses branches tiennent à rester debout, par leur propre envergure, ou en s’appuyant sur d’autre troncs déjà existants, en particulier quand l’amour propre et la fierté de certaines personnalités connues, ont été écorchés publiquement.

Ce type de candidats pourraient également émerger des rangs de l’opposition, au moins celle dite dialoguiste, où des hommes aux ambitions affichées, pourraient se déclarer candidats contre celui qui aurait tenté de leur marcher sur les pieds, alors qu’ils l’ont sauvé, en quittant la COD à un moment où celle-ci constituait pour lui la menace la plus crédible.

Bien des candidats potentiels, de même catégorie, se trouvent tapis dans les organisations de la société civile et attendent le moment où le peuple, ou la rue, fassent appel à leur expertise, dont ils avaient, au préalable, fait offre, à un moment ou un autre, aux détenteurs du pouvoir, qui ont préféré s’en passer.

Alliances et combinaisons possibles

Etant donné qu’il est quasiment acquis que ni le Président Aziz, ni ses oppositions, ne peuvent compter, chacun, sur son seul camp, pour gagner les futures élections présidentielles, des alliances et des combinaisons semblent inévitables.

Qui va recruter chez qui ? La tradition voudrait qu’avant d’envisage le recours aux alliances, le pouvoir aille pêcher dans les rangs des déçus de l’opposition ou de ceux qui n’ont à …vendre que leurs voix.

Il le fera, probablement, avec autant d’aisance et de probable succès, que le champ est encore malheureusement fertile, et que l’offre dépasse de loin la demande.

C’est seulement si » un appoint » s’avérait nécessaire, que le pouvoir fera recours aux alliances.

La priorité sera alors donnée aux alliés classiques, c'est-à-dire aux partis ayant porté la casquette de l’opposition démocratique, à ceux de « opposants cartables » et à certaines personnalités traditionnelles.

 

Dans le camp de l’opposition, la qualité des alliances à sceller sera toujours affectée par l’incertitude qui planera sur la faible probabilité de gagner le gâteau à partager.

Néanmoins, une combinaison COD-« Revanchards » pourrait être envisagée, au besoin, au tour d’un candidat « revanchard », pour « dépasser » la lutte des clans internes à la COD.

Soueylem Val

 

Source  :  Noor Info le 29/12/2013{jcomments on}

 

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