La COD est à pied d'œuvre depuis quelques semaines, pour faire échouer l'agenda électoral fixé par les autorités.
Elle déploie aujourd'hui tous ses moyens de dissuasion pour empêcher la tenue du second tour des élections législatives et municipales du 21 décembre prochain, desquelles, les électeurs ne sont plus séparés que de 72 heures, augurant des scrutins irréversibles et précurseurs d'une nouvelle classe politique formée des forces participationnistes à ces consultations.
Jusqu'à hier limité à ses principaux partis traditionnels dans son élan de protestation, excepté Tawassoul entré avec brio dans la course électorale, elle trouve un nouveau soutien dans la troïka de l'Alliance Patriotique qui promet d'amplifier son meeting d'appel à l'annulation des élections prévu aujourd'hui mercredi 18 décembre courant .
Une sortie de dernière chance qui risque de ne pas trop bousculer la course du bolide électoral déjà à quelques encablures du point d'arrivée.
Une rencontre au niveau des présidents a eu lieu hier mardi 17 décembre au siège de l'UNAD, entre la Coordination de l'Opposition Démocratique(COD) et l'Alliance Patriotique (AP) (Adil, Mouvement Pour la Refondation, Renouveau Démocratique).
Objectif : examiner la situation du pays durant ce que la coordination continue d'appeler " la mascarade électorale organisée par le pouvoir ". Les deux parties sont tombées d'accord sur ce qui aux yeux de leurs leaders constitue une impasse grave nécessitant " une action commune pour y faire face par les divers moyens de lutte pacifique ".
Dans le cadre de ces concertations, l'AP connu également sous l'appellation locale des partis de la troïka, a décidé d'apporter son soutien à la marche programmée le mercredi 18 décembre. Une manifestation s'inscrivant dans le cadre des activités politiques multiples de sensibilisation et de mobilisation des électeurs mauritaniens pour agir dans le sens d'une mise en échec des scrutins.
Selon des sources proches de la COD et de l'AP, une commission de présidents a été désignée pour élaborer une vision de l'action commune après la marche, précisant que les deux forces politiques ont demandé à tous les partis politiques, la société civile et l'ensemble des habitants de Nouakchott de participer massivement à cette marche.
Reste à savoir si cette fois, l'élan de contestation sera décuplé avec l'entrée en jeu des partis de la troïka, si les autorités seraient tentées de prendre en considération ces revendications pour assurer la stabilité politique du pays, ou contraire, la locomotive électorale continuera coute-que-coute, vaille-que vaille, son chemin dans le tunnel politique assombri jusqu'à la première éclaircie.
A ce moment, la Mauritanie se serait elle-même forgé par effraction politique une nouvelle mutation à ses risques et périls qu'il serait difficile de gérer pour très longtemps avec une mise à l'écart de ses forces politiques les plus combatives de son histoire démocratique commencée depuis les années 90 jusqu'à ce jour.
Md O Md Lemine
Source : Le Rénovateur le 17/12/2013{jcomments on}
Diffusion partielle ou totale interdite sans la mention : Source : www.kassataya.com
