Les Mauritaniens : deuxième communauté étrangère des Îles Canaries mais « abandonnés » par leur pays

Les ressortissants mauritaniens constituent la deuxième communauté étrangère résidant à Las Palmas, après les Colombiens et avant les marocains, indique une récente étude publiée dans l’archipel.
 

 

Selon cette enquête, réalisée par le département des Services sociaux de la Municipalité de Las Palmas, complétée par une autre mauritanienne, ils sont quelques 3.700 mauritaniens vivant sur les différentes îles de l'archipel Canarien sur un total de plus de 400 000 habitants. Par ordre Gran Canaria, Lanzarote, Fuerteventura, Tenerife, la Gomera, La Palma et el Hierro. Toutes ces iles ont leurs mauritaniens résidents.

De manière générale, les étrangers vivant aux Iles Canaries proviennent de 134 pays et représentent 9% de la population totale, indique l’étude, ajoutant que les pays qui comptent le plus grand nombre de résidents dans cette ville sont la Colombie avec 4.554 personnes, la Mauritanie avec 3700, le Maroc avec 3.065, Cuba avec 1.989 émigrés et le Sénégal qui en compte quelques centaines.

Il faut seulement souligner que ces statistiques prennent en compte de nombreux sahraouis qui s'inscrivent sur la base de documents d'état civil délivrés par l'Administration mauritanienne. Cependant ils sont moins de deux milles mauritaniens inscrits sur les registres du consulat mauritanien et ils sont moins de 200 à avoir acquis la nationalité espagnole. Mais la dernière crise que vient de traverser l'Espagne a fait émigrer de nombreux mauritaniens vers l'Europe du nord notamment la Norvège qui commence à abriter une communauté mauritanienne non négligeable. Hormis les quelques dizaines d'hommes d'affaires qui possèdent des pieds à terre à Las Palmas, les centaines d'autres mauritaniens (travailleurs émigrés, commerçant ou simples résident de villégiature auxquels il faut ajouter les vacanciers et les malades)
 

Sont victimes de l'absence de toute politique tendant à leur rendre la vie plus facile et à les ancrer d'avantage à leur pays. Beaucoup de ces commerçants que nous avons rencontré se disent victimes des diktats imposés et par la compagnie de transport aérien Mauritania Airlines et par les administrations des ports de Nouadhibou et Nouakchott. Alors que les marocains bénéficient d'une réduction de 40% sur leur compagnie nationale, mais ne cesse, elle, depuis qu'elle a commencé à desservir les îles canaries de revoir tous ses tarifs à la hausse. Ainsi le fret du kg de bagage est passé de 2 à 5 euros et les billets achetés à las palmas coûtent 40%plus chers que ceux achetés à Nouakchott. Résultat : ceux qui veulent faire un week end chez eux ne le peuvent pas et les avions font la navette remplie seulement au tiers de leur capacité. Pour ce qui concerne le fret maritime, un container de 40" est transporté jusqu'à Nouakchott à 2800 euros alors que de Valencia par exemple il ne coûte que 2300 euros. Pire encore une voiture berline est transportée de Bruxelles à Nouakchott à 280 euros alors que de las palmas elle est acheminée à 1000 euros. Pourtant cette communauté mauritanienne est très dynamique et elle participe activement à l'achalandage des marchés mauritaniens. Ce qui n'a pas empêché la CENI de l'ignorer complètement aux élections qui viennent de se dérouler malgré leur proximité géographique. Autant de signaux qui font dire à certains membres de cette communauté que le pays ne les considère même pas comme des citoyens de seconde zone. Mais qu'à cela ne tienne! Des dizaines de mauritaniens tiennent des Locutoires sorte de cabine téléphonique mais qui se sont agrandis devenant des cybercafés, de petites superettes et même le transfert rapide d'argent.
 

Il y a cependant lieu de se féliciter car cette communauté de mauritaniens jouit encore d'une bonne réputation de respectabilité auprès des autorités espagnoles. Les mauritaniens sont encore jugés laborieux, honnêtes loin de la grande criminalité. Mais jusqu'à quand?
 

MSS

 

Source : Le Quotidien de Nouakchott

 

 

 

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