Large victoire du parti au pouvoir, le parti islamiste en leader de l’opposition

Il aura fallu dix jours à la Commission électorale nationale indépendante (Céni) pour proclamer, officiellement, les résultats du premier tour des élections législatives et municipales du 23 novembre.

 

On connait désormais environ 80% de la composition de l'Assemblée. L'Union pour la République (UPR), le parti au pouvoir, arrive largement en tête. Tewassoul, le parti islamiste, se positionne en leader de l'opposition.

Selon la Céni, 118 sièges sur 147 ont été attribués dès le premier tour. L’UPR arrive largement en tête avec 53 députés soit plus du tiers de l’Assemblée.

Si l’on tient compte des scores de sa dizaine d'alliés, dont l'UDP et El Karama (6 élus chacun au 1er tour) ou encore le Sursaut (4 élus), la coalition présidentielle dispose d’ores et déjà, potentiellement, de la majorité absolue, fixée à 74 élus. Présent dans les 16 circonscriptions en ballottage pour le second tour, il pourrait même mathématiquement obtenir la majorité absolue seul.

Seconde formation – loin derrière l’UPR – Tewassoul remporte 12 sièges, soit 8% de l’hémicycle, trois fois plus que sa représentation actuelle. Le parti islamiste devient ainsi la première force d’opposition devant les autres partis de l’opposition.

Ces autres forces sont El-Wiam, qui obtient 8 sièges, suivi de l’Alliance populaire progressive (APP) de Messaoud Ould Boulkheir, avec sept élus, et et l'AJD-MR (4 élus). Au terme de ce premier tour, l’opposition totalise 31 députés.

Avant le deuxième tour, les recours pourraient être nombreux

En ballottage dans quatre départements, Tewasoul peut en fait espérer jusqu'à 20 sièges. Ce serait numériquement plus que le RFD d'Ahmed Ould Daddah, devenu première force d'opposition en 2006 avec 16 élus, mais moins proportionnellement puisque l'assemblée comptait alors 95 députés pour 147 aujourd'hui. Pour ce scrutin, le RFD et ses neuf alliés de la COD, la Coordination de l'opposition démocratique, avaient appelé au boycott.

Echec total de l'appel, estime l'UPR, soulignant le taux de participation de 75,5%, supérieur aux dernièrs scrutin. Un taux falsifié de plus dans une mascarade électorale, rétorque néanmoins la COD, qui réclame l'annulation des élections.

Pour les municipales, le second tour sera plus animé puisque plus de la moitié des mairies, au nombre de 120, sont en ballotage. Mais sur les 98 déjà attribuées, l’UPR arrive encore plus largement en tête qu’aux législatives avec plus de 82% des communes.

La Céni a annoncé le report du second tour – initialement prévu ce samedi – au 21 décembre afin de laisser aux institutions légales le temps de statuer sur d’éventuels recours. Des recours qui devraient être nombreux, puisque les partis d’opposition n’ont cessé de dénoncer de graves irrégularités et que plusieurs partis présidentiels, dont l’UPR, ont également porté des réclamations au niveau de la Céni.

Source  :  RFI le 04/12/2013{jcomments on}

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