1,25 million d’électeurs mauritaniens sont appelés aux urnes pour des législatives couplées à des municipales. On compte 64 partis pour les législatives qui se disputent 147 sièges à l’Assemblée, 48 partis pour les municipales pour 218 mairies en jeu. Le scrutin est boycotté par une dizaine de partis de la Coordination de l’opposition démocratique, la COD, qui estime que le régime du président Mohamed Ould Abdel Aziz, arrivé au pouvoir par un coup d’Etat, puis passé en 2009 par la case élection, va se livrer à des fraudes. Le point sur le déroulement du scrutin depuis ce matin.
Dans un petit bureau de vote du quartier populaire de Sebkha, à Nouakchott, le vote se déroule globalement dans le calme. Dans une salle de classe, les observateurs nationaux et les observateurs des partis sont assis sur les bancs des écoliers et, dehors, une vingtaine d’hommes et de femmes attendent patiemment sous le soleil pour voter.
Dans la matinée le chef de délégation de l’Organisation de la coopération islamique (OCI) a déploré – sans porter de jugement – le boycott de certains partis. Il disait que, pour le moment, dans la matinée, il n’y avait rien à signaler au niveau du déroulement du scrutin si ce n’est que l’organisation lui semblait bonne, que ce soit celle des bureaux de vote, la présence des observateurs nationaux, internationaux et des différents partis et la présence du matériel électoral.
Un vote complexe pour les électeurs
Quand on parle aux électeurs, par contre, beaucoup soulignent la complexité du vote. Certains ont en effet du mal à distinguer la différence entre les logos dessinés et imprimés des différents partis. Il y a aussi quatre bulletins : un pour les municipales et trois pour les législatives. Ils estiment ne pas avoir été assez sensibilisés à ce mode de scrutin, d’autant qu’une grande partie de la population est analphabète. Beaucoup d’électeurs craignent que leurs bulletins soient considérés comme nuls.
→ A (RE)LIRE : Mauritanie: élections législatives et municipales ce samedi
Autre léger souci, certaines cartes d’électeurs n’ont pas vraiment été distribuées. L’électeur doit donc retourner voir sur le site de la Commission électorale nationale indépendante (Céni) pour voir son numéro sur la liste électorale avant de pouvoir voter.
L’enjeu de la participation
Pour le moment, il est difficile de se faire une idée sur le taux de participation, qui est en général moins important dans la capitale qu’à l’intérieur du pays où les gens se déplacent pour aller voter pour les enjeux locaux. Dans le petit bureau de vote de Sebkha, à titre d’exemple, 398 personnes sont inscrites et 90 ont voté jusqu’à présent. Ce qui donne un taux de participation d’environ 22,5 %.
Selon un membre de la Céni, les premières estimations devraient être connues vers 15 heures, heure locale. En tout cas, le vote se déroule pour le moment dans le calme et les gens, même s’ils ne sont pas toujours convaincus des programmes des candidats, viennent en affirmant souhaiter accomplir leur devoir de citoyen.
Source : RFI
