Libération des jeunes de Kaédi : « un théâtre pré-électoral qui ne leurre personne »

Comme au temps de Maouiya, l'instrumentalisation de la justice est au goût du jour. Sauf qu'aujourd'hui les esprits sont plus marqués, et plus distants vis-à-vis de ce genre de supercherie politique. Une supercherie dénoncée par TPMN dans un communiqué parvenu à Noorinfo, suite à la libération des jeunes de Kaédi, par le ministre de l'habitat Ba Yahya, au gnouf depuis près de quatre mois, sans procès, suite aux affrontements inter-communautaires de début juillet.

 

Ba Yahya Bocar est intervenu dimanche "pour faire libérer les dix jeunes arrêtés à Kaédi, suite à un accord consensuel entre le commerçant, d’une part, et les familles des jeunes". Ces derniers devaient s'acquitter d'un montant indemnitaire de 5 millions d'ouguiyas, mais n'ayant pu en trouver que 500.000, c'est "le fils de Kaédi" en la personne de Ba Yahya, qui complètera les 4.500.000 restant. Un "geste gracieux" souligne l'agence mauritanienne d'informations, qui ferait "retrouver aux populations de la zone une joie de vie" (sic).

Cela ne suffisant pas, on enfonce le clou avec un rappel sur le "règlement juste et consensuel du passif humanitaire initié" par Aziz.

Les réactions ont fusé de toutes parts, face à ce simulacre de justice et de bonté "de dernière minute électorale".

Touche pas à ma nationalité s'est félicité "de la libération des jeunes noirs détenus à Kaédi… mais condamne, avec la dernière énergie, la mise en scène obscène organisée autour de cette libération".

"Il apparait aujourd’hui clairement, aux yeux de l’opinion publique, que ces jeunes, détenus pendant près de quatre mois sans avoir jamais été jugés, étaient en fait les otages d’un calcul politicien sordide dont les auteurs espèrent  s’attirer la sympathie et l’adhésion des populations, par le biais d’une libération montée de toutes pièces et qui intervient, comme par hasard, à la veille du lancement de la campagne électorale pour les législatives et municipales du 23 novembre" continue le communiqué.

L'occasion pour le collectif de "rappeler le caractère raciste et arbitraire des arrestations dont ont été victimes ces jeunes. Les arrestations ont en effet visé non seulement les noirs de manière exclusive, alors qu’en face les commerçants maures paradaient avec leurs armes".

Touche pas à ma nationalité :  

– dénonce avec la plus grande véhémence l’instrumentalisation de la justice par le régime de Mohamed Ould Abdel Aziz et ses sbires,

– exige une réparation morale et matérielle pour ces jeunes privés à tort de leur liberté pendant près de quatre mois, et rappelle au régime raciste qui nous gouverne que ces intimidations n’ébranlent en rien la détermination de ses militants à revendiquer leurs droits de citoyens à part entière de ce pays  

– invite, enfin, les populations de kaédi à ne pas se laisser duper par de telles manœuvres.

 

Source : Noorinfo

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