Tunisie : sept gendarmes tués par un groupe armé à Sidi Bouzid

 Mercredi 23 octobre, Tunis. Des centaines de manifestants d'opposition rassemblés en début d'après-midi avenue Bourguiba, haut lieu de la révolution de janvier 2011. Pendant ce temps, dans la région de Sidi Bouzid, sept gendarmes ont été tués lors d'affrontements entre les forces de l'ordre et un groupe armé. | (AFP/FETHI BELAID.) Alors que d'importantes manifestations contre le parti islamiste au pouvoir se déroulaient aujourd'hui à Tunis, à quelque 300 kilomètres au sud de Tunis, à Sidi Sidi Ali Ben Aoun, dans la région de Sidi Bouzid, lieu de naissance de la révolution de 2011, les forces de l'ordre ont eu affaire ce mercredi à un groupe de combattants armés clandestins retranchés aux abords d'une maison.

Des tirs ont été échangés dans l'après-midi et sept gendarmes ont été tués selon la télévision d'Etat Wataniya-1, qui cite les forces de sécurité, ainsi que deux combattants de l'autre camp, selon un responsable du ministère de l'Intérieur parlant sous couvert d'anonymat. Les combats se poursuivaient en ce début de soirée.

Depuis la révolution de jasmin, la Tunisie a été confrontée à plusieurs reprises à l'attaque de groupes jihadistes. La dernière a eu lieu mi octobre, tuant deux gendarmes. Une opération militaire a alors été menée contre le groupe armé en question, faisant neuf morts parmi les combattants clandestins.

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Des milliers de manifestants à Tunis

La température et aussi montée à Tunis, la capitale, où quelques milliers d'opposants aux islamistes du parti Ennahda au pouvoir manifestent depuis cet après-midi à Tunis pour faire avancer le «dialogue national» qui doit s'y ouvrir avec la promesse d'une démission du . Un départ qui apparaît aujourd'hui comme la seule issue possible à la politique qui secoue le pays depuis l'assassinat du député d'opposition Mohamed Brahmi le 25 juillet dernier.

Les manifestants sont environ 10 000, selon un haut responsable du ministère de l'Intérieur. D'abord réunis sur l'avenue Habib Bourguiba, ils ont brandi des drapeaux tunisiens en scandant «Le peuple veut la chute du régime», «Dégage» ou encore «Gouvernement de traîtres, démissionne !». Une partie d'entre eux s'est ensuite rassemblée place de la Kasbah, où se trouve le siège du gouvernement. Un dispositif policier très important a été déployé sur cet axe, haut lieu de la révolution de janvier 2011, avec des dizaines de véhicules, certains blindés, en faction. La police et les brigades anti-émeute étaient aussi présentes en nombre.

Maintenir la pression sur Ennahda
 
Les manifestants entendent maintenir la pression sur le parti Ennahda, qui s'était engagé le 5 octobre à suivre la feuille de route du syndicat d'opposition UGTT et prévoyant la démission du gouvernement, la mise en place d'un cabinet d'indépendants, l'adoption de la Constitution en de rédaction depuis deux ans et l'organisation au plus vite d'élections. Ce «dialogue national» donnait trois semaines au gouvernement pour démissionner, un délai auquel le Premier ministre avait refusé de se soumettre.

Ce mercredi après-midi, lors d'un conseil des ministres extraordinaire, le Premier ministre, l'islamiste Ali Larayedh, devrait finalement annoncer qu'il s'engage à démissionner d'ici trois semaines et permettre ainsi l'ouverture dans la foulée du «dialogue national», selon les mots du président de l'Assemblée nationale constituante et chef de file des socialistes tunisiens (ANC), Mustapha Ben Jaafar. Dans un entretien exclusif lundi au Parisien.fr, ce dernier estimait que «les élections pourraient avoir lieu en avril prochain».

«Nous espérons que Larayedh aura le courage suffisant pour annoncer la démission de son gouvernement dans trois semaines pour sauver le pays», a insisté Hamma Hammami, un dirigeant du Front populaire (opposition de gauche). Le lancement de ce «dialogue national» coïnciderait avec le deuxième anniversaire de l'élection de la Constituante, premier scrutin libre de l'histoire tunisienne qui avait porté les islamistes d'Ennahda au pouvoir.

 

Source: Le Parisien avec AFP

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