Initiative de Messoud : Concessions pour concessions

(Crédit photo : anonyme)

Le président de la République, Mohamed Ould Abdel Aziz aurait accepté l’initiative du président de l’assemblée nationale et de l’APP, sans son volet « gouvernement d’union nationale. »

Messoud Ould Boulkheir, depuis quelques mois, pour sortir la Mauritanie de la « Crise » politique, est porteur d’une initiative qui peine à susciter adhésion de la classe politique et du pouvoir.

Entre le « Aziz dégage » de la coordination de l’opposition démocratique et le refus des partisans du pouvoir de toute remise en cause des résultats du dialogue entre la majorité et une partie de l’opposition, y-a-t-il une troisième voie ? Cette troisième voie pourrait-elle être l’initiative de Messoud ? Le président de l’assemblée nationale ne désespère pas.
En Mauritanie, le mandat des députés et des élus des conseils municipaux a expiré depuis novembre 2011. « Le gouvernement mauritanien apportera son appui à la Commission Nationale électorale indépendante (CENI) dans le but de mettre en place, le plus vite possibles, les conditions nécessaires à la tenue des prochaines élections » a déclaré le premier ministre Moulaye Ould Mohamed Laghdaf lors de sa déclaration portant bilan de l’action du gouvernement, la semaine dernière.
La CENI a inauguré mardi 15 janvier à Nouakchott, « une campagne d’information et de communication en direction des acteurs politiques et de la société civile. » L’objectif est de parvenir à créer les conditions de scrutins inclusifs et acceptables par tous.
Si les conditions matérielles sont presque réunies, la CENI qui dispose « de la plénitude des pouvoirs en matière électorale » aura cependant du mal à faire consensus autour d’elle. Les sept « sages » qui la dirigent ont en effet été choisi par les pôles politique ayant pris part au dialogue entre le la majorité présidentielle et une partie de l’opposition dont El Wiam et APP.
Une partie seulement car la coordination de l’opposition démocratique mauritanienne (COD) n’a pas pris part à ce dialogue et n’est pas représentée dans cette CENI qu’elle juge d’ailleurs illégale et non consensuelle. Pour « l’adhésion de tous a un processus électoral inclusif et apaisé, pouvant produire des résultats acceptables par tous » c’est mal engagé.
Une élection organisée par la CENI telle qu’elle est composée actuellement pourrait être boycottée par les partis de la coordination de l’opposition démocratique. Le pluralisme en prendra un sérieux coup avec une assemblée nationale et des mairies à 100% majorité présidentielle. La crise va ainsi s’aggraver.
L’initiative de Messoud, nécessitera des concessions de part et d’autres. La COD va-telle clairement et définitivement abandonner son exigence de départ de Ould Abdel Aziz du pouvoir ? Quant à la majorité et au président de la République, vont-ils accepter de se remettre autour d’une table pour intégrer les propositions de la COD aux résultats du dialogue ? La majorité va-telle accepter de revoir la composition de la CENI pour qu’elle soit représentative de la classe politique ?
Le suces de l’initiative de Messoud dépendra de la réponse a ces questions.

KD

Source  :  Le Quotidien de Nouakchott le 22/01/2013{jcomments on}

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