Ansar al-Din et le MNLA signent un accord à Alger

(Des membres d'Ansar al-Din et du Mouvement national pour la libération de l'Azaouad (MNLA) signent un accord à Alger. Crédit photo : Farouk Batiche / AFP)

Les groupes rebelles maliens d’Ansar al-Din et du MNLA s’engagent à rejeter le terrorisme et à travailler ensemble pour sécuriser les régions qu’ils contrôlent.

Deux groupes de rebelles maliens ont déclaré, le vendredi 21 décembre, qu’ils s’engageaient à suspendre les hostilités et à tenir des négociations de paix, en dépit de leur condamnation de l’approbation donnée par les Nations unies à une force d’intervention dirigée par les Africains destinée à reprendre le nord du pays aux mains des islamistes, a fait savoir l’AFP.

Ansar al-Din et le Mouvement national pour la libération de l’Azaouad (MNLA) ont signé à Alger un accord de partenariat en sept points, aux termes duquel les deux mouvements affirment rejeter le terrorisme et être opposés à l’emploi de la force armée dans le nord du Mali.

Les deux groupes se sont par ailleurs engagés dans des négociations avec le gouvernement malien par intérim, après avoir déclaré en début de mois vouloir respecter l’intégrité territoriale du pays et éradiquer le terrorisme.

Avec l’aide de la médiation du Burkina Faso, l’Algérie est parvenue à faire signer un accord entre Ansar al-Din et le MNLA.

Mohamed Ag Akharib, membre d’Ansar al-Din, et Bey Diknan, du MNLA, se sont engagés à « s’abstenir de toute action susceptible d’engendrer des situations de confrontation et toute forme d’hostilité dans les zones qui sont sous leur contrôle et de tout mettre en œuvre pour faire respecter cet engagement ».

Après la signature de cet accord, les deux parties ont salué les efforts de l’Algérie visant à favoriser le dialogue. Pendant son séjour à Alger, Ag Akharib a déclaré que son groupe « réitère sa volonté et son engagement pour aller vers une solution pacifique » et a salué « les efforts de l’Algérie pour résoudre la crise malienne par la voie du dialogue ».

Les deux mouvements ont fait part de leur intention de prendre des mesures pour obtenir la libération des otages, apporter une aide humanitaire d’urgence aux différentes communautés et faciliter la libre circulation des personnes et des biens. De plus, ils se sont engagés à envoyer des forces pour maintenir la sécurité des zones qu’ils contrôlent.

Dix Européens et trois Algériens enlevés par al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI) et son affilié du Mouvement pour l’unité et le djihad en Afrique de l’Ouest (MUJAO) sont encore détenus en otage dans le nord du Mali, depuis septembre 2010.

Ces deux groupes maliens ont condamné de concert la Résolution 2085 adoptée jeudi par le Conseil de sécurité des Nations unies, qui a approuvé à l’unanimité l’envoi d’une force internationale forte de 3 300 hommes dans le nord du Mali pour une durée d’un an. Cette résolution autorise également « toutes les mesures nécessaires » pour aider le gouvernement malien à restaurer une intégrité territoriale complète.

Mais les quinze membres du Conseil ont toutefois insisté sur le fait que l’option militaire ne pourra être utilisée qu’après que toutes les voies politiques aient été épuisées. Ils ont indiqué que les plans d’intervention militaire devront être précisés et approuvés avant de pouvoir lancer une quelconque offensive.

Le Conseil de sécurité a également demandé aux autorités intérimaires de Bamako de restaurer l’ordre constitutionnel et d’organiser des élections d’ici avril 2013.

Il leur a demandé de s’engager dans des négociations « crédibles » avec les groupes présents dans le nord, notamment avec les Touaregs marginalisés.

La décision relative à une offensive militaire pourrait être envisagée dans un second temps.

Le gouvernement malien a salué la décision du Conseil de sécurité concernant ce plan d’intervention, y voyant un signe que la communauté internationale n’abandonnera pas le pays.

« Nous sommes reconnaissants envers la communauté internationale, un consensus a été trouvé sur la situation au Mali », a déclaré un conseiller du Président malien par intérim Dioncounda Traoré.

« Nous allons mener la guerre contre les terroristes et continuer à négocier avec nos frères qui sont prêts au dialogue », a-t-il ajouté.

Un autre responsable politique malien, Mustapha Cisse, a déclaré que ce vote aux Nations unies montre « la volonté de la communauté internationale de ne pas abandonner le Mali à son propre destin ».

Ansar al-Din et le MNLA ont pour leur part appelé à « une solution pacifique, durable et finale au conflit, en accord avec les principes islamiques et dans le respect des véritables valeurs du peuple de l’Azaouad, qui respectent toutes les libertés fondamentales sans distinction ainsi que les règles universelles en matière de droits de l’Homme ».

Ag Akharib a demandé « à l’Algérie et à la communauté internationale d’aider le peuple malien dans sa recherche d’une solution à cette crise, par des moyens politiques plutôt que militaires ».

Les diplomates algériens ont cherché à faire valoir une issue pacifique à la crise au Mali. Ils ont déployé de nombreux efforts pour tenter de convaincre les pays voisins de la nécessité de préserver l’intégrité du Mali.

Selon les Nations unies, ce conflit a déplacé à ce jour plus de quatre cents mille personnes.

Hayam El Hadi

Source  :  Magharebia le 23/12/2012{jcomments on}

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