Commémoration de l’Armistice de la 1ère guerre mondiale : Les Anciens Combattants Mauritaniens ne sont pas en reste

(Crédit photo : anonyme)

Le 11 novembre est une fête nationale française au cours de laquelle on commémore la signature de l’armistice qui mit fin à la première guerre mondiale. En Mauritanie l’évènement n’est pas passé inaperçu à l’Office National des Anciens Combattants et Victimes de Guerre de la Mauritanie.

A cet effet, la direction de l’Office a organisé une brève et sobre cérémonie dans ses locaux, dimanche 11 novembre 2012. Il y avait un parterre d’invités à cette fête de l’armistice dont le Consul de l’ambassade France à Nouakchott et plusieurs militaires gradés de l’armée française. L’occasion fut pour le Colonel Dia Amadou Mamadou, Directeur de l’Office National des Anciens Combattants et Victimes de Guerre de la Mauritanie de prononcer un discours. Dans ce discours, il dira en substance ce qui suit :
« Le 11 novembre 1918, fête anniversaire de l’armistice, est depuis des décennies célébrée chaque année par la France et les ressortissants des établissements des Anciens Combattants et Victimes de Guerre des pays autrefois dominés par elle. Cette fête honore et le passé et tous les morts de la grande guerre mondiale et d’autres disparus identifiés ou non de toutes les générations. Il est utile de préciser à ceux qui l’ignorent, que les fils de la Mauritanie furent partie de toutes les générations de feu, depuis 1898 comme les archives de notre institution le prouvent clairement. Les générations de feu sont les suivantes : La première Guerre Mondiale de 1914 à 1918 ; La deuxième Guerre Mondiale de 1939 à 1945 ; Indochine, guerre de libération de 1945 à 1954 ; Madagascar, combat de libération de 1947 à 1949 ; Tunisie, combat de libération de 1952 à 1962 ; Maroc, guerre de libération de 1953 à 1962 ; Algérie, guerre de libération de 1954 à 1962 ; la Mauritanie, agression extérieure réprimée par la France de 1957 à 1959. Plusieurs contingents furent recrutés de gré ou de force annuellement et par groupe d’âges, sur l’ordre d’appel sous le drapeau français, et sous la haute supervision des chefs de cantons. Après leur formation de base et la transformation de leur ordre d’appel en engagement de 3 à 4 ans assortis d’une prime d’engagement, ces dénommés Tirailleurs Sénégalais sont envoyés en Afrique du Nord au sein des Bataillons de Tirailleurs Sénégalais (BTS). Lors du déclenchement de la guerre de 1914-1918, c’est par vagues successives que les BTS vont être acheminés en Europe, dans plusieurs fronts français et aux Dardanelles (Turquie). Ils ont subi de lourdes pertes en première ligne et enregistré des disparus. A la fin de la première guerre mondiale, l’idée est venue d’une part de consacrer des monuments pour la mémoire de ces morts, plus particulièrement aux combattants anonymes, tombés bravement pour la France et d’autre part, d’apporter une réponse au désarroi des populations ébranlées dans leur foi et meurtries dans leur chair, et les aider à faire leur deuil, tout en maintenant vivace le souvenir des sacrifices consentis. C’est pour perpétuer la flamme de sa mémoire que la dépouille d’un soldat inconnu non identifié, tué sur le champ de bataille et qui symbolise l’ensemble des disparus pendant ce conflit mondial, que la tombe du soldat inconnu a été instituée. Elle rend en quelque sorte leur dignité aux combattants qui ont offert leur vie à la France. Cela a été initié dans différents pays alliés, notamment par les Britanniques, la France, les Etats-Unis d’Amérique, la Belgique et l’Italie… »

Aux invités et anciens combattants

Colonel Dia Amadou Mamadou a dit que les tombes ont pris une place importante dans la mémoire collective qu’ils célébraient le 11 novembre 2012. La mémoire des anciens combattants est la mémoire d’une communauté particulière qui a ses institutions, ses corps intermédiaires, sa charte, ses acteurs et ses valeurs, a t-il dit avant d’ajouter : « Mais elle est aussi celle d’une Nation car elle concerne la défense de la collectivité nationale et de ses valeurs. Elle s’appuie sur cette valeur centrale qu’est le Sacrifice : Sacrifice au service du pays ; Sacrifice au service des autres, des générations à venir ; le prix payé pour la conservation de ce que nous ont légué les générations passées.
Le culte des morts y occupe de ce fait une place centrale. C’est aussi par voie de conséquence, la reconnaissance des valeurs qui côtoient ce sacrifice : le sens du devoir, le courage, l’honneur, la solidarité et la défense des libertés. Voilà ce qui soude les membres de cette communauté entre eux, je veux dire les français et héros méconnus des forces noires et qui les soude à la France toute entière. Hommage aux martyrs de toutes les générations de feu, qui ont donné leur vie pour l’honneur et la grandeur de la France et aussi pour la liberté du monde. Qu’Allah le tout puissant accueille leurs âmes dans son paradis. Amine, a t-il conclut son discours.
Notons qu’après l’Autriche-Hongrie le 4 novembre, c’était au tour de l’Allemagne de capituler le 11 novembre 1918. L’armistice est alors signé, à Rethondes, suspendant ainsi les hostilités. La paix sera définitivement signée le 28 juin 1919 avec la signature du traité de Versailles. C’est la fin d’une guerre atroce. En fait la première guerre mondiale reste dans la mémoire collective comme l’exemple d’une guerre atroce qui fit dix millions de morts et à laquelle participèrent plus de 20 millions de soldats dont beaucoup rentrèrent mutilés dans leur chair et dans leur esprit. L’image des « poilus », ces soldats des tranchées vivant dans la peur, la crasse, le froid et la boue, hante encore l’imaginaire collectif. C’est pourquoi la commémoration de l’armistice du 11 novembre 1918 est empreinte de gravité. Ce n’est pas le souvenir de la victoire qui prédomine, mais celui d’une guerre ressentie comme cruelle et absurde par ceux qui la firent. C’est un jour de mémoire puisqu’il s’agit pour ces combattants revenus à la vie civile de rappeler le sens du sacrifice de leurs camarades morts au combat. En 1920, on honore pour la première fois le soldat inconnu, dont le cercueil est placé sous l’Arc de Triomphe. Enfin, en 1922 la date du 11 novembre est décrétée fête nationale en France. Cette fête, qui se déroule autour du monument aux morts de chaque commune de France, mobilise les élus locaux et la population aujourd’hui comme hier.

Reportage, Moussa Diop

Source  :  Le Quotidien de Nouakchott le 18/11/2012{jcomments on}

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