Mauritanie :l’incident de Tweila pointe des failles

(Crédit photo : Bakala Kane)

Après son admission à l’hôpital militaire de Percy en France suite à une blessure par balle le samedi dernier près de Tweila à quelques km de Nouakchott, le président mauritanien pourrait sortir d’ici quelques jours. Cet incident qui aurait pu lui coûtait la vie a suscité beaucoup d’émotions et de compassion de toute la classe politique toutes tendances confondues ainsi que la société civile.

Au de-là de ces malheureuses circonstances non encore élucidées totalement cette bavure militaire pointe plusieurs failles de sécurité dont en particulier la protection rapprochée du chef de l’Etat dans un pays qui a subi beaucoup de convulsions politiques et notamment des coups d’Etat militaires interminables.

Depuis bientôt des mois, le président Ould Aziz aurait pris l’habitude de déserter tous les soirs la Maison Brune pour se retrouver quelque part dans la « Badiya » ou campagne non loin de la capitale. Une décision qu’il assume parfaitement malgré tous les risques de non garde rapprochée. Dans ce contexte l’incident de Tweila est révélateur d’une gouvernance libre dont la conséquence collatérale est la négligence de toute sécurité. Le numéro un mauritanien revenait de son voyage à l’étranger et pensait perpétuer ainsi un nouveau mode de vie. Les circonstances de sa blessure aujourd’hui non encore élucidées complètement pointent les failles de la sécurité du chef de l’Etat. Ce sont des militaires qui ont tiré sur sa voiture dont le conducteur aurait refusé de s’arrêter au poste de contrôle .Une version tout à fait plausible pour la simple raison que Ould Aziz se dirigeait vers la petite localité de campagne Tweila à 40 km de Nouakchott sur la route d’Akjoujt pour se reposer. Bavure ou pas cette blessure a suscité bien autant d’émotions et de compassions de la classe politique toute entière ainsi que la société civile. Cependant les observateurs s’interrogent sur les raisons qui poussent le chef de l’Etat à multiplier ses sorties nocturnes au point de passer beaucoup de nuits hors du palais. Dans un pays qui continue de subir des convulsions politiques cette liberté extrême au plus haut sommet est un danger permanent. C’est un signe que les pressions de l’opposition mauritanienne, de la rue et de l’extérieur avec en toile de fond le terrorisme d’Al Qaïda ont fait leur effet .Si Ould Aziz ne dort plus au palais c’est qu’il est atteint psychologiquement. Politiquement l’incident de samedi a entraîné aussitôt des arrestations au sein de l’armée. Mais le relaxe de quelques officiers et les ou le présumé tireur sur ordre du président à Paris sur son lit d’hôpital exclut pour le moment un coup d’Etat manqué. Cet incident relève en grande partie d’une mauvaise protection du chef de l’Etat et au de-là la continuité de sa garde rapprochée à des moments qu’il aurait lui-même choisi personnellement pour des raisons qui dépassent son entourage même le plus proche. Un chef d’Etat qui se confond avec la masse en ville ou en campagne court des dangers .Et il met en danger sa vie et la république aussi d’où la deuxième conséquence collatérale .Cette blessure aurait pu lui coûté la vie . Cette indisponibilité de quelques jours voire des semaines ou des mois fragilise les institutions et au de-là tout le pays déjà fragile et entraîne de facto d’autres questions s’il arrivait que la convalescence nécessiterait une durée plus longue. Ce sont là les failles du système Aziz. Après ça il faudra repenser toute la sécurité du président.

Bakala Kane{jcomments on}

(Contribution reçue à Kassataya le 16/10/2012)

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