Extradition d’Abdallhi Senoussi : Controverses sur les termes de la transaction

(Archives. Crédit photo : capture d'écran YouTube)

La Mauritanie a-t-elle livré l’ancien chef des renseignements libyens, Abdallahi Senoussi, sans contreparties ou avec contreparties ? Le débat sourd depuis quelques jours, animé d’un côté par des sources citant un parlementaire libyen qui aurait assuré à Alakhbar l’existence d’un deal aux termes duquel Nouakchott aurait engrangé des dividendes au cours de cette opération, et les déclarations reprises par le journal « Chargh Awsatt  » du chef de l’Exécutif libyen, Abderrahim El Keb qui a démenti toutes ces assertions.

L’extradition d’Abdallahi Senoussi, ex-chef des renseignements libyens sous Kadhafi, réfugié en Mauritanie depuis mars 2012 où il était arrivé par un vol d’Air Maroc en provenance de Casablanca et placé depuis dans une résidence huppée, continue d’alimenter la polémique. Le journal Alakhbar, citant un parlementaire libyen soutient que l’opération s’est achevée aux termes de transactions, au cours desquelles la Mauritanie a engrangé un certain nombre de garanties.

La Libye se serait engagée à dégeler les investissements que le régime de Kadahfi destinait à la Mauritanie, notamment la participation libyenne d’une valeur de 500 Millions d’Euros annoncée lors de la table ronde de Bruxelles, et les multiples projets que Kadhafi devait réaliser en Mauritanie. Soit une enveloppe globale d’environ 1 Milliard d’Euros, en plus de 200 Millions d’Euros pour le gouvernement mauritanien et 25 Millions d’Euros, qui auraient été versés directement à la présidence de la République.

Le parlementaire aurait indiqué que toute cette transaction autour de l’extradition d’AbdallahI Senoussi, de Nouakchott vers Tripoli, fera l’objet de débats et de questions orales que les parlementaires libyens poseront aux membres du gouvernement, au cours du prochain Congrès national. Il a promis d’autre part qu’une enquête parlementaire sera lancée sur cette affaire pour en définir les contours et les détails.

Ce à quoi, le chef de l’Exécutif libyen, Abderrahim El Keb aurai réagi par un violent démenti, rapporté par le journal « Chargh Awsatt ». Selon lui, il n’y a eu aucune transaction autour de l’extradition d’Abdallahi Senoussi et que la Mauritanie n’aurait perçu le moindre « Khoums  » au cours de cette opération. Selon lui, la Mauritanie a toujours promis aux Libyens qu’Abdallahi Senoussi leur sera remis, malgré les nombreuses requêtes venues de la Haye et de la France.

D’autres sources indiquent que l’extradition d’Abdallahi Senoussi a été surtout accélérée par la visite de la délégation libanaise venue interroger le prisonnier sur le sort de l’Imam Chiite Moussa Sadr et de ses deux compagnies. Nouakchott craignait d’être indisposé par ces défilés qui s’annonçaient nombreuses de tous ceux qui avaient des comptes à rendre avec Senoussi, d’où le choix de se débarrasser le plus rapidement possible de cette encombrante « Valise noire » aux milles et un secret d’horreurs.

Ainsi, la délégation libyenne qui était arrivée à Nouakchott pour récupérer le colis serait restée pendant quatre jours à Nouakchott, un séjour au cours duquel elle aurait rencontré le président Mohamed Ould Abdel Aziz et se serait entretenue à cinq reprises avec le Chef d’état-major des forces armées. Composée du ministre de la Justice, celui des Finances, en plus du chef des forces armées libyennes, du porte-parole du gouvernement et de quelques agents de sécurité relevant du ministère de l’Intérieur, la délégation aurait quitté Nouakchott le mercredi matin à 7 heures du matin.

Avant son départ, Abdallahi Senoussi a eu cependant le temps de confier aux Libanais le sort de l’imam Moussa Sadr, qui aurait été tué en Libye, assurant qu’il connaît celui qui l’a tué et là où il a été enterré avec ses amis. Une information qui selon la presse libanaise met les autorités et les médias en embarras, car de telles informations risquent d’enflammer le pays, notamment les zones à forte majorité chiite, suscitant des marées d’indignation dont la vague s’étendra de Baqâa à Beyrouth.

D’autre part, la fille d’Abdallahi Senoussi, Anoud Senoussi, 21 ans, qui vivait dans l’appartement où vivait son père à Nouakchott (et non à la prison comme il a été déclaré), en compagnie de sa mère, déclare déplorer l’extradition de son père. Selon elle, les autorités mauritaniennes qui traitaient avec beaucoup d’égards son père, lui ont toujours promis à elle et à sa mère qu’il ne sera jamais extradé en Libye. Aujourd’hui, elle en appelle à la solidarité tribale pour que son papa puisse bénéficier d’un procès juste et équitable.

JOB

Source  :  L’Authentique le 11/09/2012

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